Quelle Apocalypse dans le cas d’une apocalypse zombie ? généalogies et analogies du religieux dans la culture zombie

DOI : 10.56078/atlantide.1453

Riassunti

Fondé sur l’analyse croisée des textes sacrés monothéistes, en particulier du christianisme, d’un corpus filmographique du genre « horreur », et d’une collection de publications académiques et non-académiques, cet article interroge le contenu sémantique de la notion d’apocalypse, dans le contexte de ce que la culture populaire désigne désormais comme « apocalypse Zombie ». L’examen des références bibliques montre qu’il existe en effet quantité de références à des figures qui peuvent présenter les caractéristiques des zombies modernes. Pour autant, le zombie moderne ne semble pas avoir de véritables racines religieuses, contrairement à ce qu’il est quelquefois annoncé. Par extension, la notion d’apocalypse, associée à celle du Zombie, n’échappe pas à une critique, en particulier sur le lien généalogique souvent tracé entre textes bibliques et production cinématographique / littéraire actuelle. Au final, c’est bien la nature « religieuse » du concept d’apocalypse, dans le cas d’une apocalypse zombie qui doit être discutée.

Based on the comparative study of sacred texts of monotheists traditions, in particular from Christianity, of a corpus of recently broadcasted “horror” movies, and also of a collection of academic and non-academic publications, this papers aims at questioning the semantic content of the notion of “apocalypse”, in the context of what nowadays is labelled as “zombie apocalypse” in popular culture. What the examination of biblical reference unveils, is indeed the existence of many references to characters with features close to those of modern Zombies. The “modern Zombie”, however, does not seem to have a real religious origin, contrary to what is often maintained. By extension, the very notion of apocalypse, associated with the zombie, is not excluded from criticisms, regarding especially the genealogical link established between biblical scriptures and contemporary cinematographic and literary productions. In conclusion, this paper questions the issue of the so-called religious dimension of the concept of apocalypse, in the case of a Zombie apocalypse.

Struttura

Testo completo

D’entre les différents usages de la notion d’apocalypse, il en est une qui a connu une certaine postérité depuis quelques années, celle d’apocalypse zombie. Empruntée au répertoire de la culture populaire nord-américaine, l’expression s’est rapidement répandue et a gagné en notoriété à mesure qu’elle s’est diffusée, via notamment les circuits de la culture populaire. L’expression est contagieuse sur le plan lexical mais au prix, souvent, d’une simplification de sa charge sémantique – la notion d’apocalypse admet en effet une variété de sens qui s’étend de manière très importante selon qu’on l’utilise pour désigner des désordres anodins et temporaires (« apocalypse bébé » de Virginie Despentes, un roman de 2010) ou d’une véritable destruction du monde (« apocalypse Maya » prévue en 2012).

De la même manière, le terme de zombie a connu une identique inflation et s’étend dans une multitude de registres : référence allusive dans le domaine de l’électronique (on parle d’« ordinateurs zombies ») de la zoologie (avec le cas des « escargots zombies » sous contrôle de vers qui les ont colonisés), et même dans le domaine bancaire (on parle de « comptes zombie »)… le répertoire est très large. Tant il est vrai que la figure du zombie s’est imposée depuis la fin des années 1960 comme une figure toujours plus visible dans les productions des cultures populaires modernes au point d’être devenu une figure aux apparitions habituelles et répandues : films, séries TV, bandes dessinées, livres, groupes de musique (le rock des Zombies, dans les années 1960, et de Rob Zombie, plus actuel) mais aussi zombies walks (marches de jeunes et moins jeunes amateurs du genre, grimés en morts-vivants), déguisements festifs (notamment lors d’Halloween, qui compte sans doute moins de vampires et plus de zombies…) sont autant de supports véhiculant les symboles de cette (contre)culture qui pointe et dénonce les limites d’une société humaine moderne hyper-techniciste et hyper-productiviste, vouée à la destruction en raison de ses abus.

L’ultime évocation qui la concerne est l’apocalypse zombie, une expression fort répandue depuis les années 2000-2010, qui décrit un scénario véhiculé par les médias par lesquels ce qui reste de l’humanité dans un monde en déliquescence est submergé par une horde de morts vivants affamés – qu’ils soient « lents » ou « rapides » dans leurs mouvements ne change rien : ils sont les acteurs d’une destruction du monde, fatale à l’humanité. Ce scénario, le plus souvent décliné sous des formes de « paniques » collectives qui se manifestent sur les écrans1 et dont WorldWar Z (film de Marc Foster, 2013) est la forme la plus spectaculaire, a pour origine différentes causes, dans la plupart des cas de nature technoscientifique, politique, ou environnementale : une guerre atomique, un virus, des manipulations génétiques, etc.

D’un bout à l’autre des références à l’« apocalypse zombie », toutefois, le caractère profane ou séculier du lexème et des occurrences empiriques auxquelles il fait référence semble patent. Mais pourquoi fallait-il mobiliser une catégorie religieuse à l’origine pour désigner un scénario fictionnel ou imaginaire qui ne l’est plus ? C’est une autre question, plus précise, qui se pose : jusqu’à quel point l’expression ci-avant, qui a fait flores dans le répertoire d’une culture populaire moderne mondialisée, relève-t-elle d’une simple référence analogique ou, au contraire, dévoile-t-elle une part de religieux dans cette figure à mi-chemin entre la légende populaire et la fiction littéraire et cinématographique ? C’est précisément ce que cet article entend explorer, en cherchant à distinguer les différents répertoires du religieux qui sont mobilisés, et les raisons qui président à cette référentialité assez fortement marquée.

1. Zombie, et apocalypse zombie

Les zombies ont (littéralement et métaphoriquement) envahi les sociétés modernes et l’ensemble de leurs circuits : les écrans de réseaux électroniques, de tv, de jeux en ligne…, les pages (de livres, de revues), les rues, les ondes radios et modes musicales et vestimentaires. Pour la majorité des observateurs de ce mouvement qui fut un temps, c’est une figure moderne dont l’existence est liée à la fondation d’un style cinématographique avec l’œuvre pionnière de George Romero (Le jour des morts-vivants, 1968) mais aussi et surtout à une culture populaire et médiatique qui a donné lieu à une vague culturelle (qu’on appelle parfois le « zombiisme ») qui a fait du zombie une figure centrale des cultures urbains alternatives, mais aussi une figure indirecte de la contestation sociale2. Parallèlement à ces cristallisations de sens centrées autour d’une figure références métaphoriques sont pléthores : le terme de « zombie » peut évoquer tout individu, pratique, forme sociale, système économique, ou technologiques… qui présentent une intentionnalité ou fonctionnalité défaillante, tout en conservant un semblant d’unité physique ou morphologique. Le zombie de référence pour cet article est une production de la culture populaire cinématographique, télévisée et littéraire actuelle. Si tant est qu’il puisse être réduit à une figure unique et unifiée, on lui attribuera les caractéristiques communes à l’ensemble des productions culturelles dans lesquelles il apparait : individu biologiquement mort mais doté d’une capacité à se mouvoir, animé d’un unique instinct de base qui est de se nourrir, mais exclusivement de chair humaine extraite d’un corps vivant, il figure l’ambivalence de la cruauté et de la monstruosité, mais aussi d’un paradoxe, celui d’une mort pas tout à fait réalisée, et donc d’un reliquat d’humanité vivant qui se manifeste à travers l’apparence d’une certaine intégrité corporelle (en dépit de la décomposition biologique), l’activité ambulatoire et la réactivité en présence d’être vivants.

C’est ce zombie moderne qui servira ici de référence de base à partir de laquelle seront analysés les rapprochements avec les textes religieux : par moderne/modernité, on n’entendra pas ici l’acception en usage chez les historiens, celle d’une période historique avec des balises plus ou moins bien définies, mais l’usage socio-anthropologique d’un concept désignant une configuration socio-économico-culturelle caractérisée par le « mouvement plus l’incertitude »3, en l’occurrence liée à l’histoire de l’Occident contemporain, en rupture avec des formes traditionnelles plus inscrites dans la continuité historique et dans la permanence des structures sociales et des formes culturelles. Ce zombie moderne de référence, qu’il est commun (mais pas nécessairement pertinent) de relier à des figures anciennes qui s’y apparentent (le chraugr du folklore islandais, les jiang shi des traditions populaires chinoises, la strige de la Rome antique, etc.) mais émerge dans sa singularité avec la culture populaire occidentale du 20e siècle, et notamment les oeuvres cinématographiques d’horreur des années 1960. C’est précisément ce modèle de Zombie, moderne parce que fabriqué par les médias et l’imaginaire de la modernité occidentale, existant à travers eux, se moulant dans les esthétiques romantiques et futuristes, autour duquel se sont constituées les (improbables mais pourtant émergentes) « Zombie Studies »4.

La figure culturelle et moderne du Zombie est en effet souvent conçue comme une métaphore d’une autre réalité – le zombie n’a pas d’existence en soi, il est une représentation d’une part de l’imaginaire collectif, décliné sous des formes sensiblement différentes mais qui ont toutes en commun de renvoyer à une représentation suscitant ou exprimant la peur ou le malaise. Les Zombies sont les incarnations (si l’on peut dire) de la crainte de la destruction de l’humanité, sur un premier plan de lecture très littéral (cf. les travaux de Coulombe5) mais ils expriment aussi de manière détournée des rapports sociaux conflictuels, et l’apocalypse qu’ils créent ou accompagnent est aussi un message caché : celui du soulèvement des petits, des faibles, des marginaux, contre les élites. D’une manière elliptique, donc, les attaques massives et meurtrières des Zombies traduisent aussi, au-delà de l’abjection que suscite leur apparence et leur comportement, des messages critiques adressés à la société moderne : comme dans le cas du film Dawn of the Dead (version 1983 de G. Romero, et celle de Zack Snyder en 2004) ils sont perpétuellement affamés, et les survivants, en quête de nourriture, se réfugient dans des supermarchés, derniers vestiges d’une société d’hyperconsommation à laquelle les morts et les vivants s’attachent d’une même manière6. Dans le même ordre d’idées, la thématique de la contagion ou de la contamination, caractéristique commune de l’ensemble des productions relatives aux zombies, rend aussi compte des dangers que fait encourir à l’humanité dans son ensemble cette sensibilité toute actuelle à ce qui est viral dans les sociétés modernes : à la fois le risque épidémiologique mais aussi l’hyper-connectivité communicationnelle7.

À plusieurs reprises, Maxime Coulombe a insisté sur le fait que les Zombies incarnaient et cristallisaient les « peurs » de la société, localisant donc l’analyse sur le plan d’une psychologie collective et universelle et non pas d’une émotion ou d’une représentation liée à un contexte particulier – ce qui lui permet par ailleurs de dégager des continuités dans la figure du zombie qui relèverait des peurs particulières d’une société en un temps donné de son histoire, ce qui fait que, dans un contexte antique et marqué par la religion, ou moderne et sous influence de pensées séculières, la figure du zombie conserve son potentiel de signification. Il y a néanmoins certaines limites que l’on peut trouver dans l’analyse de Coulombe, toute pertinente qu’elle soit. On retiendra surtout que Coulombe fait remonter les sources de la figure du zombie moderne à celle du zonbi haïtien, ce qui est relativement justifié sur le plan lexical mais un peu moins sur le plan sémantique, eu égard aux nombreuses variations de sens et d’impact de la figure du Zombie, qui est passée de l’incarnation de la peur la plus sombre au frisson neutralisé par l’imaginaire et domestiqué par la culture de masse… le Zombie hypermoderne n’est donc que de manière très partielle le « symptôme d’une époque terrifiée »8 puisqu’il incarne paradoxalement aussi une même époque prompte à s’amuser de ses peurs – et donc loin d’être si terrifiée que cela.

D’autant que la figure du Zombie trouve des prolongements métaphoriques nombreux qui en signalent le caractère inoffensif voire comique : alors que le Zombie a pu dans un premier temps être associé à d’autres emblèmes du mal et de la monstruosité – goules, vampires, loup-garou, etc. – il est maintenant assimilé à d’autres symboles détournés par la critique sociale, dont il participe (le « bouffon » et l’« idiot »9). En filigrane des diverses figurations dont il fait l’objet, c’est bien l’humanité profonde qui se cache encore derrière des corps en décomposition (dans la plupart des films) ou de séduisantes détectives, comme dans la série I Zombie) qui parle aux humains pour leur signifier la particularité de leur humanité, quelle que soit par ailleurs la forme que le zombie assume au fil de l’histoire10. Vincent Paris, de son côté, et dans une même veine sociologique, a livré des analyses un peu différentes, s’agissant notamment des sources religieuses auxquelles on peut relier la figure du zombie et en explorant d’autres sources que le seul folklore haïtien et les pratiques relatives au culte du vaudou, et a montré qu’en diversifiant les sources, le sens religieux qui peut être appliqué au phénomène zombie peut aussi puiser dans d’autres traditions11.

Quelles que soient les différences entre les deux approches sociologiques, qui demeurent assez minimes, les deux auteurs font converger leurs modèles d’analyse autour d’une même idée que le Zombie est une figuration de nature horrifiante pour des raisons liées au sentiment de risque qu’Ulrich Beck avait désigné comme caractéristique saillante des sociétés hypermodernes12 et les formes de « panique » qui en découlent – même si, par ailleurs, des approches moins catastrophistes ont été proposées, en vue de montrer que même les scénarios les plus dévastateurs sur le plan de la fiction, avaient finalement une fonction structurante sur celui de l’imaginaire13.

Si la notion d’apocalypse se décline sous des formes très variables, les avis des auteurs qui usent de cette catégorie dans le cas des Zombies convergent aussi sur l’idée que de la notion d’apocalypse, il faut retenir qu’elle procède ici d’une réduction à ses seuls aspects destructeurs, sans nouvel horizon ni renaissance de la société, c’est-à-dire, sans toute la complexité de la pensée eschatologique. Dans le cas de l’expression apocalypse Zombie, en effet, l’idée d’apocalypse admet une plus grande plasticité que l’usage religieux du terme, qui oscille entre « dévoilement » et « destruction ». La notion renvoie de manière plus générale à l’idée d’une catastrophe globale, et à travers les scenarii d’apocalypse Zombie, ce sont des « leçons » ou messages qui sont transmis de manière oblique sur les rapports actuels des sociétés à leur environnement : une apocalypse entendue comme destruction massive des ressources environnementales (énergétiques et alimentaires) engage une compétition entre humains survivants qui évoque les circonstances d’une planète soumise à une l’apocalypse sert désormais de modèle à une représentation dystopique de l’histoire humaine, une narration collective de vaste ampleur, en écho avec les inquiétudes que suscitent les contextes de la mondialisation, de la montée en force du terrorisme, des incertitudes géopolitiques, écologiques, économiques qui donnent à ce nouveau millénaire un air de « fin de civilisation » ou de « fin du monde », et le schème de l’épidémie ou de la contagion (outbreak) se situe au premier rang des préoccupations de ce temps, préoccupations entretenues, diffusées et amplifiées par le contexte d’hyperconnectivité techno-communicationnelle. Ce qui rend la figure du Zombie doublement viral : par son origine (toxique) et par sa capacité à être rendu populaire par les médias qui parlent de lui ou d’elle14. D’une « fin du monde » (séculière, comme ici) à l’autre (religieuse ou évoquée en termes religieux) il n’y a qu’un pas épistémologique que d’aucuns franchissent allègrement, mais qui n’est pas sans poser de problèmes intellectuels.

2. Zombie et religion ?

De toute évidence, ce qui tourne en effet autour du Zombie moderne, médiatisé, neutralisé par la culture populaire ou objet de commercialisation, relève d’un répertoire séculier ou profane. Les films, séries ou jeux de Zombies évoquent la mort, mais dans ce qu’elle a de plus bassement matérielle et il revient aux encore vivants de le rester en tuant ceux et celles qui sont pourtant déjà morts. Peu ou pas de sources cinématographiques, télévisées, digitales ou littéraires font référence à une âme, un principe surhumain, ou même du sacré, de manière directe : les causes de l’apparition des Zombies, de leur développement et de leur action sur terre restent entièrement conditionnées à des contaminations connues ou pas, intentionnelles ou pas (depuis Night of the living Dead jusqu’à Walking dead en passant par les six films Resident Evil de Paul Anderson, 2002 à 2016). C’est plus souvent du côté de la narration et des effets rhétoriques que se laissent entrevoir des références religieuses, généralement obliques : à travers la destinée d’une humanité en fin de son parcours historique, c’est un message sur le sens de son existence et celui-ci puise largement dans un répertoire religieux, mais souvent métaphorique. La coloration religieuse des récits de zombies peut être aussi sédimentaire, lorsqu’il est question de la tradition haïtienne kimbundu et du terme nzumbi dont est issu le créole zonbi qui désigne cette créature apparemment morte mais réanimée, agissant sans conscience et sous l’emprise d’un sorcier ou de forces surnaturelle. Ou des traditions monothéistes, plus particulièrement chrétienne, lorsqu’il s’agit de l’imaginaire des revenants et des pratiques pour se prémunir de leur action15.

La notion de contagion, elle-même, qui colore pourtant la très grande majorité des œuvres littéraires, filmiques ou vidéoludiques et en inscrit la narration dans un schème hypermoderne, celui d’une société prise au risque de ses développements industriels, militaires ou scientifiques, est néanmoins loin d’être exclusivement attachée à une période moderne : c’est même une référence métaphorique largement distribuée dans les cultures et dans les religions, qui s’était développée bien avant que le sentiment de risque sanitaire et l’émergence des nouvelles pandémies, dont l’imaginaire zombie se nourrit largement16. Elle reste attachée à la notion, particulièrement forte du point de vue symbolique, de « souillure »17. De la même manière, ce que Ryan Nemiec avait qualifié de « psychologie positive des [films de] Zombies » tient au fait qu’indirectement, une apocalypse Zombie met en évidence les limites des modèles psychologiques dominants, confrontant le modèle d’« automate » psychique d’Erich Fromm ou « aliéniste » de psychologies de la domination postmarxistes, telles qu’elles s’incarnent dans la figure du Zombie destructeur. Alors que l’humain résistant développe une vigilance face au danger d’agression et de contamination qui n’est pas sans rappeler l’attitude pseudo-bouddhiste de la mindfulnness, et des sentiments pro-sociaux nécessaires à la défense de l’humanité face au danger d’un cannibalisme généralisé18.

3. Références religieuses : monothéistes ou … ?

Même si la référence à l’apocalypse est quelque peu éloignée du sens traditionnel du terme, certains évoquent « Des Zombies à Jérusalem »19 et les exégètes bibliques se sont livrés à quelques intéressants rapprochements visant à soumettre les textes bibliques, notamment ceux qui évoquent des images ou des séquences d’apocalypse, à la comparaison20. C’est là que les proximités apparaissent à la fois pertinentes et discutables.

En premier lieu, et évidemment, le Zombie évoque l’image de Job qui espère une mort qui ne vient pas (Livre de Job 3 :20-21) malgré son désir de voir son existence s’achever avant son terme (Livre de Job 7 :16) de même pour Jean, qui cherche la mort désespérément alors que celle-ci le fuit (Révélation 9 :6). Il y a en outre multitude de références directes ou plus obliques comme par exemple chez Luc (24 :5) : « Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ? » ; et une tombe ouverte en est un symbole particulièrement fort (24 :2-4), très récurrent dans le cinéma. L’invasion massive des cités humaines par les morts a aussi déjà été décrite dans Matthieu 27 :52-53 : « les tombeaux s'ouvrirent et les corps de beaucoup de saints endormis se réveillèrent. Sortis des tombeaux après son réveil, ils entrèrent dans la ville sainte et se manifestèrent à beaucoup de gens ». Mais comme le dit le texte, ce sont des saints qui se réveillent et se manifestent aux vivants, pour les ramener dans le droit chemin de la religion, et non d’horribles cadavres en décomposition, avec pour seul but (guidé par des pulsions instinctives) de détruire l’humanité.

De même il existe dans les textes bibliques deux catégories de résurrection : l’une est individuelle, régulièrement mentionnée dans le cas de figures prophétiques ou de sainteté, et donc n’est pas nuisible à l’humanité (bien au contraire), l’autre est collective et signale cette fois un véritable danger car le surgissement en masse de cadavres de leur tombe est plutôt le signe annonciateur d’une destruction massive (voir : 1 Rois 17 :17-24; Luc 8 :49-56, et dans le second cas (1 Thessaloniciens 4 :16-17).

Tant il est vrai que le la littérature (Samuel, 21 :10, Psaumes, 79 :1-2, Deutéronome 28 : 25-26, Isaïe, 34 :2-3) mentionne « l’effroi » que suscite un corps sans sépulture qui est « en pâture » aux bêtes. Une figure comme celle du Zombie semble apparaître de manière détournée : il incarne un contre-modèle du vivant qui doit être enterré pour conserver sa dignité d’humain (Ecclésiastes 6 :3). Dans le cas contraire, il s’apparente à ces corps en décomposition rongés, par les vers, qui peuplent l’Enfer (Marc 9 :48 ; Isaïe 66 :24) ou le géhenne ce lieu sombre où reposent les humains après leur mort pour l’éternité s’ils sont privés de paradis, mais dont ils sont capables de sortir en cas d’injonction divine (évoquée notamment dans le Livre d’Hénoch).

Or, justement, le Zombie est entre deux mondes, ni mort ni vivant, avec un corps décomposé mais des réflexes bien aiguisés, et son seul repos est d’être tué une seconde fois. Avec Matthieu, c’est l’image des morts sortant en masse de leurs tombes, à l’assaut des vivants, là encore, un symbole particulièrement récurrent dans le cinéma de Zombies : mais c’est dans le cas de la Bible, un signe lié à une revanche divine, à l’occasion de la violence faite au prophète venu porter la parole sur Terre. « Jésus, criant de nouveau d’une voix forte, rendit l’esprit. Et voici que le voile du sanctuaire se déchira en deux du haut en bas ; la terre trembla, les rochers se fendirent ; les tombeaux s’ouvrirent, les corps de nombreux saints défunts ressuscitèrent : sortis des tombeaux, après sa résurrection, ils entrèrent dans la ville sainte et apparurent à un grand nombre de gens. À la vue du tremblement de terre et de ce qui arrivait, le centurion et ceux qui avec lui gardaient Jésus furent saisis d’une grande crainte et dirent : ‘Vraiment, celui-ci était Fils de Dieu’. » (Matthieu, 27 :50-54).

La tombe est symboliquement la garante du maintien des morts dans leur condition : elle signe la distance entre les morts et les vivants, et l’absence de tombe ou l’ouverture d’une sépulture signifie avec clarté que le processus de dégénérescence biologique et physique n’est pas à l’œuvre et que les individus concernés ne sont plus dans un régime d’humanité « normale » (Actes, 2 :27 ; Psaumes, 16 :10). Car les hommes (et femmes) doivent devenir des os : mais ils ont, à l’occasion de l’Apocalypse, la possibilité de se réincarner et de revenir à la vie (du moins seul.e.s ceux/celles qui le méritent au regard de leur foi et de leur observance des rites).

Cette séquence narrative, qui constitue presque un invariant des films de Zombie actuels, du film fondateur de Georges Romero de 1968, jusqu’aux très nombreuses productions filmiques, télévisées, littéraires et technoludiques actuelles fait jusqu’à un certain point écho à une mention faite par Ezéchiel lorsque ses pas le mènent vers une vallée d’ossements (37:1-2) : « La main de l'Éternel fut sur moi, et l'Éternel me transporta en esprit, et me déposa dans le milieu d'une vallée remplie d'ossements. Il me fit passer auprès d'eux, tout autour ; et voici, ils étaient fort nombreux, à la surface de la vallée, et ils étaient complètement secs… » mais sous impulsion divine, ils se mettent à revivre : « Il me dit : Fils de l'homme, ces os pourront-ils revivre ? Je répondis : Seigneur Éternel, tu le sais. Il me dit : Prophétise sur ces os, et dis-leur : Ossements desséchés, écoutez la parole de l’Éternel ! Ainsi parle le Seigneur, l’Éternel, à ces os : Voici, je vais faire entrer en vous un esprit, et vous vivrez. Je vous donnerai des nerfs, je ferai croître sur vous de la chair, je vous couvrirai de peau, je mettrai en vous un esprit, et vous vivrez. Et vous saurez que je suis l’Éternel. » (37 :3-6).

Et les morts se lèvent comme une multitude après avoir été recomposés physiquement et touchés par le souffle divin : « il y eut un bruit, et voici, il se fit un mouvement, et les os s'approchèrent les uns des autres. Je regardai, et voici, il leur vint des nerfs, la chair crût, et la peau les couvrit par-dessus ; mais il n'y avait point en eux d'esprit. [mais sur ordre de Dieu] l'esprit entra en eux, et ils reprirent vie, et ils se tinrent sur leurs pieds : c'était une armée nombreuse, très nombreuse » (Ezéchiel, 37 :7-10). Mais encore une fois, dans ce cas – comme dans tous les cas recensés dans les textes bibliques d’ailleurs – la multitude se lève et va lancer une apocalypse (une transformation du monde tel qu’il est connu : ici, la restauration d’Israël) sur la base d’une volonté divine et d’une intention de reconstruction du monde, ce qui constitue deux traits de différenciation avec les récits filmiques ou littéraires de Zombies.

La tombe ouverte n’est pas l’unique référence que l’on peut retrouver au cinéma : une séquence particulièrement importante du film Land of the dead (de G. Romero, 2005) montre un large groupe de Zombies mené par son chef, qui surgit doucement des eaux pour envahir une cité humaine protégée par des barbelés – ce qui correspond assez fidèlement dans la forme à cette séquence de l’Apocalypse biblique : « La mer rendit les morts qui étaient en elle, la mort et le séjour des morts rendirent les morts qui étaient en eux » (20 :13).

L’apocalypse biblique – si tant est qu’elle représente un modèle unifié, ce qui ne va pas de soi21 – ne peut être confondue avec une apocalypse Zombie. Si on prend l’exemple de Zacharie 14 :12, qui fait référence au retour des morts chez les vivants (« Voici, le jour de l’Éternel arrive, Et tes dépouilles seront partagées au milieu de toi »), c’est aussi et surtout dans le cadre très particulier d’une destruction partielle de la cité et des hommes, voulue par une force divine, qui trie les bons des mauvais et procèdera d’une destruction humaine ourdie par d’autres humains : « Je rassemblerai toutes les nations pour qu'elles attaquent Jérusalem ; La ville sera prise, les maisons seront pillées, et les femmes violées ; La moitié de la ville ira en captivité, Mais le reste du peuple ne sera pas exterminé de la ville.… » (Zacharie 14 :2)

4. Finalement : religieux par généalogie ou par analogie ?

Que retenir de ces quelques éclairages sur la référence à l’apocalypse dans le cas du anti-héros absolu des cultures populaires modernes qu’est le Zombie ? Il est évident que les scenarios d’apocalypse zombie sont une source intarissable d’inspiration, qui vont jusqu’à inspirer des supports pédagogiques ou des modélisations analytiques pour les de réactions de survie, entre autres22. Les rapprochements opérés ici entre répertoires séculiers et religieux, soulèvent une double interrogation : (1) sur la figure du Zombie en tant que tel et les cadres symboliques qui lui donnent sens, et (2) sur la notion d’apocalypse dans laquelle elle est actuellement inscrite. Les deux objets soulèvent la question de la « couleur » religieuse dont ils sont parés : soit dans le cas de leurs racines historiques et symboliques (ce qu’on a qualifié ici de sédimentaires), soit sur le plan d’un symbolisme discret ou de messages indirects qu’il convient de décrypter (qu’on a désigné comme obliques).

À l’évidence, s’ils sont marqués par des cadres culturels et des imaginaires particuliers, les Zombies sont des figures métaphoriques de phénomènes plus larges qui caractérisent les sociétés dans lesquelles ils prennent sens. L’omniprésence de cette figure horrifiante et de sa capacité de destruction apocalyptique dans les cultures populaires et médiatiques modernes semble l’associer de manière mécanique et logique à des peurs et préoccupations des sociétés modernes et sécularisées – et dans ce cas, c’est une référence au religieux par généalogie, celui-ci représentant le cadre initial dans lequel le Zombie et son œuvre destructrice ont été pensés, finalement amenuisés par le temps et neutralisés par les industries culturelles qui se les ont appropriés.

Certes, la notion d’apocalypse appliquée à la représentation d’un déferlement destructeur de zombies réduit considérablement sa charge sémantique et la débarrasse de tout caractère religieux – c’est notamment la manière dont Coulombe la traite dans sa Petite philosophie du Zombie23. C’est un même processus de sécularisation de la figure du zombie qui semble travailler les différentes déclinaisons des modèles de zombies. Pour Allan Cameron, l’ultime version du Zombie, sa forme médiatique (media zombie) quoique toute aussi motivée par le sang et la destruction que ses prédécesseurs traditionnels ou « gothiques » qui se manifestaient dans des cultures populaires prémodernes (dont haïtienne, évidemment) est vide de tout son contenu symbolique : pas d’âme, pas de principe vital (malgré une certaine intentionnalité instinctive et collective qui pousse à l’action, en l’occurrence la consommation des humains) : ils ne contiennent en fait plus grand-chose du surnaturel qui les entourait auparavant, même si, de toute évidence, les films de Zombies continuent de parler du sens de l’existence, du corps et des effets du temps, et de la mort24, mais dans un registre assurément sécularisé.

Pourtant, il reste des observateurs et analystes persuadés qu’il y a quelque chose d’éminent religieux dans la narration et l’esthétique de l’invasion destructive des Zombies – ce qui justifie qu’on y réfère de manière parfois directe, comme on s’est essayé à le faire plus haut, ou sous un angle plus oblique, comme c’est aussi le cas. Sur le premier point, c’est principalement sur le Net que le débat a été lancé à rapprocher les références bibliques et la figure très actuelle du Zombie. Mais si la Bible regorge de références à ce qui peut ressembler à un modèle de Zombie (l’individu sorti du monde des morts, qui se décompose, ) ce sont là des références partielles qui composent seulement des aspects particuliers de la figure moderne du zombie qui ne se reconstitue que sous des facettes isolées, dont le portrait global ne se manifeste qu’en vertu d’un trait un peu forcé d’une lecture à rebours des contexte qui voudrait à tout prix voir des Zombies dans les textes des trois monothéismes.

Cette reconstitution rétrospective force la réalité des textes bibliques et de leur contexte civilisationnel à s’infléchir dans une vision moderne et séculière qui repère des références similaires et établit un modèle de zombie qui n’existe pas dans les textes : c’est au prisme de cette nouvelle « zombie culture » que se met en œuvre cette lecture, éminemment décalée, si l’on s’en tient à un strict respect des cadres temporels et culturels dans lesquels les textes bibliques ont été rédigés et ceux qui ont vu surgir la figure du Zombie moderne et médiatisé. Par ailleurs, la figure du Zombie n’est pas la seule à faire l’objet de ces rapprochements anachroniques : les théologiens ne s’y trompent pas et s’amusent tout autant à exhumer ces similitudes avec d’autres figures tératologiques elles aussi devenues hyper-médiatiques (licornes, cannibales, etc.,25).

Pour autant, on peut reconnaître aussi une sorte de « religion cachée » derrière la narration, comme s’y essayent les journalistes (nord-américains) à l’occasion d’une analyse des manifestations de foi et d’espoir dans la résistance et la solidarité des humains face au péril de leur destruction26. Plusieurs œuvres cinématographiques (certains épisodes de Walking deads, les films 28 jours plus tard, de Danny Boyle, en 2002 ou Je suis Légende, de Francis Lawrence, en 2007) montrent non seulement un espoir de trouver une sorte de sanctuaire qui évoque de manière parfois très explicite (lexicale), plus souvent sous une forme indirecte (symbolique) le jardin d’Eden décrit dans la Genèse. Mais comme le rappelle avec humour le journaliste américain Michael Gilmour, qui, lui aussi, s’est essayé à la comparaison, ces horizons heureux ne sont souvent que temporaires et trompeurs, car la dramaturgie des films de Zombies ramène implacablement à un univers de destruction et de désolation : et d’ajouter « ce ne serait plus vraiment un film d’horreur, sinon »27. Quelles sont, finalement, les logiques de continuité et de rupture entre les répertoires religieux et séculiers qui se dessinent à travers l’apocalypse zombie ? Il est tout à fait possible de voir à travers la figure du Zombie et sa capacité à générer une apocalypse (destructive) une continuité transhistorique qui débute dans les premiers essais de réveil des morts dont on trouve mention dans l’épopée de Gilgamesh jusqu’aux dernières découvertes en neurologie sur le renversement du processus de mort biologique en passant évidemment par les textes bibliques28. Il est plus courant d’y voir une logique discontinue, dans le sens où le Zombie moderne n’a finalement plus grand-chose, sur le plan du sens, de ces « racines » religieuses. Ce que ces pages ont, quant à elles, essayé de montrer, c’est que les deux répertoires (religieux et séculier) peuvent être mobilisés conjointement ou alternativement, et les intentions et modalités par lesquelles ils sont convoqués, ainsi que les imbrications de sens auxquels ils donnent lieu sont éminemment complexes, et dévoilent plusieurs possibilités de combinaisons entre un religieux par généalogie et un religieux par analogie dans l’interprétation de l’apocalypse Zombie.

Bibliografia

Aubin-Boltanski Emma & Gauthier Claudine (2014), Penser la fin du monde, Paris, CNRS Éditions.

Balandier, Georges (1985), Le détour : pouvoir et modernité, Paris, Fayard.

Beck Ulrich (2001), La société du risque. Sur la voie d’une autre modernité, trad. de l’allemand par L. Bernardi, Paris, Aubier.

Cameron Allan (2012), “Zombie Media: Transmission, Reproduction, and the Digital Dead”, Cinema Journal, 52 (1), p. 66-89.

Coulombe Maxime (2012), Petite psychologie du zombie, Paris, PUF.

Coulombe Maxime (2015), « Zombies symptômes d’une époque terrifiée », Socio-anthropologie, 31, p. 49-60.

Dion Nicholas (2014), « De charogne réanimée à séduisante détective : la résiliente humanité du zombie », Conserveries mémorielles 15 | 2014, En ligne http://journals.openedition.org/cm

Doane Sébastien (2015), Zombies, licornes, cannibales… Les récits insolites de la Bible, Montréal, Paris, Novalis.

Doolittle Benjamin (2016), “Are We the Walking Dead? Burnout as Zombie Apocalypse”, The Annals of Family Medicine, 14(6), p. 578-580.

Douglas Mary (2001), De la souillure, Essai sur les notions de pollution et de tabou, Paris, La Découverte & Syros.

Hugo Clémot (2015), « Panic in the movies ou deux ou trois formes de la panique dans le cinéma apocalyptique », Sens-Dessus, 2015/1 (15), p. 83-90.

Losco-lena Mireille (2012), « Le bouffon, le zombie et l’idiot. Trois figures de la folie politique et sociale sur les scènes contemporaines », Études Littéraires, 43 (3), Automne 2012, p. 125-137.

Newbury Michael (2012), “Fast Zombie/Slow Zombie: Food Writing, Horror Movies, and Agribusiness Apocalypse”, American Literary History, Vol. 24, No. 1, Sustainability in America, p. 87-114.

Niemec Ryan (2017), The positive psychology of zombies, PsycCRITIQUES, March 6, 62 (10), En ligne https://www.apa.org

Nugent Connie, Bedrine Gilbert, Nugent Kenneth, 2018, “The undead in culture and science”, PROC (BAYL UNIV MED CENT), 31(2), p. 244–249.

Paris Vincent (2013), Zombies : Sociologie des Morts-Vivants, Paris, Montréal, XyZ éditions.

Perron, Bernard, Dominguez Leiva, Antonio & Archibald, Samuel (2015), Z pour Zombies, Montréal, Presses universitaires de Montréal.

Pernick Martin (2002), “Contagion and Culture”, American literary History 14 (4), p. 858-865.

Rumpala Yannick (2016), « Que faire face à l’apocalypse ? Sur les représentations et les ressources de la science-fiction devant la fin d’un monde », Questions de communication, 2 (30), p. 309-334.

Schmitt Jean-Claude (1994), Les revenants. Les vivants et les morts dans la société médiévale, Paris, Gallimard.

Schott Gareth (2010), “Dawn of the digital dead: the zombie as interactive social satire in American popular culture”, Australasian Journal of American Studies, vol. 29, no. 1, p. 61-75.

Schweitzer Dalhia (2018), Going Viral: Zombies, Viruses, and the End of the World, New Brunswick, NJ, Rutgers University Press/.

Note

1 Hugo, 2015.

2 Schott, 2010.

3 Balandier, 1985.

4 Perron, Dominguez Leiva, Archibald, 2015.

5 Voir notamment Coulombe, 2012.

6 Newbury, 2012.

7 Schweitzer, 2018.

8 Coulombe, 2015.

9 Losco-lena, 2012.

10 Dion, 2014.

11 Paris, 2013.

12 Beck, 2001.

13 Rumpala, 2016.

14 Schweitzer, 2018.

15 Voir par exemple, Schmitt, 1994.

16 Pernick, 2002.

17 Douglas, 2001.

18 Niemec, 2017.

19 http://www.interbible.org/interBible consulté le 18-09-2018.

20 https://www.gotquestions.org consulté le 28-08-2018.

21 Aubin-Boltanski & Gauthier, 2014.

22 Voir par ex. Doolittle, 2016.

23 Coulombe, 2012.

24 Cameron, 2012.

25 Doane, 2015.

26  https://www.washingtonpost.com

27 https://www.huffingtonpost.com consulté le 12 - 03 – 2018.

28 Nugent, Bedrine, Nugent, 2018.

Per citare questo articolo

Referenza elettronica

Lionel Obadia, « Quelle Apocalypse dans le cas d’une apocalypse zombie ? généalogies et analogies du religieux dans la culture zombie », Atlantide [On line], 11 | 2020, On line dal 01 décembre 2020, ultima consultazione: 09 octobre 2025. URL : https://atlantide.pergola-publications.fr/index.php?id=1453

Autore

Lionel Obadia

Professeur en anthropologie à l’Université de Lyon, membre du LARHRA (UMR 5190), chargé de cours à SciencePo Paris et au CNAM, ancien fellow de l’Institut d’études avancées de l’Université de Strasbourg, spécialisé en anthropologie des religions, en particulier sur les thématiques de la mondialisation et de la modernité, des réinventions religieuses, et des nouveaux modèles d’analyse en sciences des religions. Auteur de Satan (Ellipses 2016), La marchandisation de Dieu (CNRS, 2013), l’Anthropologie des Religions (Paris, la découverte, reed. 2012).

Diritti d'autore

Licence Creative Commons – Attribution 4.0 International – CC BY 4.0