Traduire depuis la suisse en 1943. Le cas de la revue genevoise Lettres

DOI : 10.56078/atlantide.1062

Abstracts

Durant l’Occupation, la Suisse romande fonctionne temporairement comme relais éditorial pour la production littéraire parisienne et comme refuge pour de nombreux intellectuels et artistes européens. C’est dans ce contexte que se crée en 1943 la revue de poésie Lettres, initiée par le couple Pierre et Pierrette Courthion et un groupe d’hommes de lettres réunis à Genève autour de la figure de Pierre-Jean Jouve. La revue se démarque non seulement par la publication de nombreux textes de poètes résistants et par sa francophilie marquée, mais aussi par la place qu’elle accorde aux traductions dès sa première année de parution. Cette contribution se propose donc d’explorer les raisons de la création, en 1943, à Genève, d’une revue de poésie à vocation internationale, de retracer les traductions parues dans le cadre de cette publication et leur signification pour la revue, ainsi que le rayonnement de ces textes en France, où de nombreux auteurs publiés par Lettres sont alors interdits en vertu des listes Otto.

During the Occupation of France by Nazi Germany, Switzerland temporarily offered an important alternative for the French-speaking publishing industry and welcomed numerous artists and intellectuals from all over Europe. As one of the consequences of this extraordinary situation, a new poetry journal was created in Geneva in 1943: Lettres. It was launched by Pierre and Pierrette Courthion and a group of critics and intellectuals that regularly met at the home of French poet Pierre-Jean Jouve. The new journal distinguished itself by publishing, not only renowned literary voices from the Résistance, but also numerous translations. This paper seeks to explore the reasons behind creating an international poetry journal in Geneva in 1943, to establish which translations it published and the parts they played in the periodical’s success. It will also look at the way Lettres inscribes itself within a wider network of publishers and journals who defied German censorship by supporting the circulation of forbidden texts and translation in occupied France.

Plan

Full text

« Le poète ne peut plus se placer au-dessus du tumulte ». Tel est le constat formulé par Jean Starobinski en 1943, dans le premier numéro de Lettres. En détournant le célèbre titre de Romain Rolland1, Starobinski revendique une implication de la poésie dans l’actualité et pose le programme de la revue nouvellement créée à Genève. Lettres sera en effet l’un des relais de la Résistance artistique et intellectuelle en Suisse – au même titre que d’autres revues de l’époque, telles que Traits et Suisse contemporaine, ou Formes et Couleurs et Labyrinthes, pour les revues d’art. Son engagement passe par la publication de poètes résistants et de textes-manifestes, mais aussi par les nombreuses traductions qu’elle donne, et qui la distinguent de ses consœurs. En effet, si Lettres peut être qualifiée de « revue littéraire légale à intention subversive », pour reprendre la formule d’Olivier Cariguel2, cette dimension subversive s’exprime autant à travers la publication de textes clandestins de Guy Lévis Mano (sous le pseudonyme de Jean Garamond), Paul Eluard, ou Pierre Emmanuel, qu’à travers la publication de traductions de Kafka, d’Eliot, ou encore de Montale.

La présente contribution se propose de partir d’une analyse des traductions parues dans la revue dès 1943, afin de cerner le rôle de cette publication suisse au sein du paysage littéraire et éditorial de l’époque. La première partie présente la revue et le contexte de sa création en mobilisant des éléments du contexte politique et institutionnel, et en revenant sur les configurations interpersonnelles à l’origine de cette entreprise. La deuxième partie est consacrée à la présentation des traductions publiées au cours de l’année 1943 et au début de l’année 1944, et cherche à dégager l’influence de la revue en matière de traduction et de transferts culturels en Suisse et à l’étranger. Dans la troisième partie enfin, il s’agit de retracer la diffusion de Lettres et son insertion dans les réseaux franco-suisses de circulation des textes sous l’Occupation. Pour ce faire, nous nous basons sur les exemplaires originaux de la revue conservés à la Bibliothèque universitaire cantonale de Lausanne (BCUL) ainsi que sur des fonds d’archives : sur la correspondance entre le couple Courthion et Jean-Rodolphe de Salis d’une part, et, d’autre part, sur le fonds de la famille Courthion, conservé aux archives cantonales du Valais, et jusqu’ici resté inexploité.

1.  1943, année de naissance de Lettres

Lettres est fondée en 1943, à Genève, par Pierre et Pierrette Courthion. Pierre Courthion, après être « monté » à Paris en 1923 pour y achever ses études aux Beaux-Arts, abandonne rapidement la peinture et devient critique d’art3. Il rejoint les surréalistes et fréquente assidûment les cercles artistiques et littéraires du Paris de l’Entre-deux-guerres4. Il publie de nombreux articles et monographies consacrées à des artistes majeurs du XIXe et XXe siècles5, dirige la première série de la collection « Cahiers des Douze » (1935-36) chez Guy Lévis Mano6, et s’occupe, entre 1933 et 1939, de la direction de la Maison Suisse de la Cité universitaire conjointement avec sa femme Pierrette, une Suissesse rencontrée à Paris. Après la Débâcle, le couple passe en Suisse et s’installe à Genève. Pierre Courthion y travaille dans l’édition, notamment avec Albert Skira et Walter Egloff, continue de publier des ouvrages consacrés à l’histoire de l’art, et dirige la collection « Le Cri de la France » lancée en 1943 à la Librairie Universitaire de Fribourg (LUF). Il reçoit aussi des commandes ponctuelles d’articles et de conférences7, tandis que Pierrette Courthion est bénévole au sein de la Croix-Rouge et se déplace régulièrement à Lyon pour le compte d’un des réseaux Buckmaster rejoint grâce à Robert Lacoste, résistant et ami du couple installé à Thonon8.

C’est Pierrette qui a l’idée de la revue et qui regroupe les fonds nécessaires à sa création9. C’est elle qui en est le « rédacteur en chef » – titre qui figure toujours au masculin dans l’impressum – et qui s’occupe de la gestion des affaires courantes : elle contacte les auteurs, réunit les textes, gère les rapports avec l’imprimeur et organise la diffusion. Mais Lettres est aussi le fruit de l’amitié entre Pierre Courthion et Pierre-Jean Jouve. Le critique et le poète s’étaient déjà rencontrés à Paris, et Jouve se trouvant lui aussi en exil involontaire à Genève, il devient l’un des piliers du comité et une sorte de maître spirituel pour la revue. Son nom et sa réputation sont des atouts précieux pour cette jeune publication et contribuent à en asseoir la légitimité. Le comité de Lettres émerge ainsi d’une constellation d’intellectuels français et suisses que les circonstances ont réunis à Genève, et qui se retrouvent régulièrement chez les Jouve. On y trouve, outre Jouve et les Courthion, Jean Starobinski, alors jeune étudiant, et Jean-Rodolphe de Salis, homme de lettres suisse et journaliste influent, célèbre pour sa chronique radiophonique hebdomadaire, la « Weltchronik », dans laquelle il analyse l’actualité du conflit10. Après le départ de Jouve à la fin de la première année suite à des différends avec Pierrette Courthion, c’est Marcel Raymond11, professeur à l’université de Genève, critique de renom et ami proche d’Albert Béguin, qui y fait son entrée.

Genève, à l’instar de toute la Suisse romande, constitue alors un îlot de paix où les idées circulent de façon relativement libre. La région devient un relais pour l’édition parisienne mise à mal par l’Occupation, et notamment pour les voix résistantes. L’édition romande connaît un essor inattendu, qui retombera rapidement à la fin du conflit12, mais qui, dans l’intervalle, voit se créer de nombreuses revues et maisons d’édition qui peuvent accueillir des textes d’Eluard, de Pierre Emmanuel, de Seghers, de Jouve, et d’Aragon, auteurs jusque-là restés inaccessibles pour les éditeurs suisses13. À Neuchâtel, Albert Béguin lance avec Hermann Hauser « Les Cahiers du Rhône » aux éditions de La Baconnière, la collection « Le Cri de la France » voit le jour à la LUF, et une myriade de maisons se créent un peu partout : Véronique Papilloud dénombre pas moins de soixante-six labels éditoriaux nés durant cette période, dont 70% publieront plus de cinq volumes14. Pierre Emmanuel résume parfaitement la position à la fois privilégiée et absurde de Genève au milieu d’une Europe en guerre, lorsqu’il écrit en avril 1943 : « Travaillez bien dans ce petit Genève si paradoxalement civilisé dans un monde où l’homme joue son va-tout… »15. Pierre Courthion quant à lui affiche une certaine déception face à cette ville, devenue à ses yeux trop embourgeoisée, trop paresseuse. Il note dans ses mémoires : « Genève n’était plus alors, comme en 1917, la ville des internés français, de Hodler, des Pitoëff, d’Ansermet, la ville de notre bohême et du voisinage vaudois et lacustre, de Stravinsky et de Romain Rolland. C’était une Genève moins internationale, plus délaissée intellectuellement […] À Genève, on s’ennuyait un peu, dans la prudente retenue de la bonne société »16. La création de Lettres semble donc répondre à une certaine frustration face à ce qui est ressenti comme une grande inertie au sein de la société civile et artistique, et à un besoin de raviver l’esprit de la Genève internationale.

L’année 1943 est d’ailleurs perçue comme un tournant. En effet, jusqu’au milieu de l’année 1942, malgré l’engagement antifasciste de nombreux intellectuels, de larges pans de la presse et de l’opinion publique suisses sont favorables à Pétain et voient en lui le seul salut possible pour la France17. La défaite de la France et l’entrée en guerre de l’Italie en 1940 avaient placé la Suisse dans une position délicate, puisqu’elle se retrouve encerclée par les forces de l’Axe18. Des accords économiques sont alors passés avec l’Allemagne afin de garantir l’approvisionnement du pays, tandis qu’en parallèle, la Division Presse et Radio (DPR) est créée, afin de veiller à la mise en œuvre des mesures de censure19 et d’éviter toute irritation chez les régimes voisins. Cependant, la défaite des Allemands à Stalingrad et le débarquement allié en Italie changent la donne : la préparation de l’après-guerre et la normalisation des rapports avec les Alliés deviennent l’une des priorités du gouvernement suisse20, la presse change de ton21, et les sympathies tendent à se porter du côté du Général de Gaulle. Un regain d’optimisme se fait alors sentir parmi les intellectuels antifascistes. Les rédacteurs de Traits, revue très critique à l’égard des autorités helvétiques, constatent ainsi dans une rétrospective consacrée à l’année 1943 :

Hitler recule devant Stalingrad. Les Alliés débarquent en Sicile et en Italie. Le sort tourne. La carte allemande ne semble plus jouable. Pourtant le Conseil fédéral refoule encore des milliers de réfugiés qui vont alimenter les fours crématoires de Pologne, tandis que l’industrie – y compris celle des armements – travaille à plein rendement pour l’Allemagne et que la Censure et la police veillent à ce que cette politique de ne soit par critiquée, attitude qui serait éminemment contraire à la neutralité ! Mais en dépit de la répression, les forces démocratiques se regroupent, une littérature abondante se moque des autorisations et de la Bupo22. […] De fait, la Censure, dès 1943, nous laissa plus tranquilles, nous considérant un peu – le mot est d’un colonel – comme un mal inévitable.23

Si la création de Lettres en 1943 intervient de manière relativement tardive par rapport à d’autres revues françaises et suisses24, elle témoigne du regain d’espoir parmi les acteurs engagés dans la lutte intellectuelle et répond à une volonté de préparer l’après-guerre, soudain devenu une réalité tangible. C’est ce qui ressort d’une lettre de Pierre Emmanuel à Pierrette Courthion, datée de mars 1943 : « Ce qui est tout de même exaltant, c’est de savoir qu’il nous appartient de déterminer l’avenir : et Lettres en est un solide témoignage. »25 Dès la fin de l’année et le départ de Pierre-Jean Jouve, le comité s’interroge d’ailleurs sur la suite à donner à la revue, et Jean-Rodolphe de Salis insiste sur la nécessité de se projeter : « Il faut voir loin et songer dès maintenant à l’après-guerre, à la France libérée, et alors il sera beau qu’en Suisse une revue littéraire franco-suisse et internationale continue de paraître… »26

Le choix de publier des traductions répond à cette vocation « internationale » et à la volonté du comité de préparer le terrain pour l’avenir. La revue est pensée comme un espace de dialogue intellectuel et artistique européen, un dialogue jugé essentiel pour la construction commune de l’Europe à venir.

2.  Les traductions 1943-1944 : un engagement esthétique, moral et politique

Les sommaires des six numéros parus durant première année d’existence de la revue donnent un bon aperçu des ambitions et des sensibilités du comité (voir annexe 1). Les traductions y côtoient des poèmes de Paul Eluard, Pierre Emmanuel, Pierre-Jean Jouve et Jean Garamond (le poète et éditeur Guy Lévis Mano, qui fait parvenir ses textes au comité via la Gefangenenpost), et les premiers textes de jeunes auteurs romands comme Maurice Chappaz, qui vient de publier son premier livre27, Aloys Bataillard, ou Anne Perrier.

Au cours de l’année 1943 on compte ainsi six textes traduits, soit en moyenne un par numéro. Le premier numéro, qui paraît en janvier 1943, s’ouvre sur quelques sonnets de Don Luis de Góngora y Argote, traduits par Rolland-Simon et Pierre-Jean Jouve, et qui seront repris dans la revue Fontaine l’année suivante28. Après la guerre, ils paraissent dans la revue littéraire La Licorne en 1947, et font l’objet d’une nouvelle traduction par Guy Lévis Mano, qui les publie en 1959 dans une édition bilingue29. Pour le deuxième numéro le comité choisit de donner des extraits de la pièce Meurtre dans la cathédrale de T. S. Eliot, dans la traduction de Henri Fluchère, principal artisan de la réception de l’auteur américain en France, ainsi que des poèmes de Ventura Gassol, regroupés sous le titre de Fleurs30, qui semblent être des autotraductions31. La correspondance nous apprend que le choix de publier ces textes, initialement prévus pour le premier numéro, dans la deuxième livraison de la revue répond à une nécessité stratégique : Pierrette mentionne en décembre 1942 dans une lettre à Jean-Rodolphe de Salis que les textes de Gassol ne pourront pas figurer au sommaire du premier numéro, puisque la situation du Catalan n’a pas encore été régularisée par la Police fédérale32. Elle promet cependant un sommaire plus « nerveux » pour le deuxième numéro, une fois les autorités rassurées par la première édition33. Les poèmes de Gassol ainsi que le texte Meurtre dans la cathédrale d’Eliot paraissent la même année dans les Cahiers du Rhône édités par La Baconnière, l’un dans la série rouge, l’autre dans la série blanche34. La publication du texte d’Eliot dans cette collection dans une version « revue et autorisée par l’Auteur (sic) », est d’ailleurs annoncée à la suite des extraits publiés dans la revue35, puisqu’il s’agit d’un auteur célèbre et de la première traduction de ce texte en français. Le troisième numéro ne comporte pas de traductions. Le numéro de juillet 1943 en revanche, s’ouvre sur des extraits de la Glose de Sainte-Thérèse d’Avila, traduite elle aussi par Rolland-Simon et Pierre-Jean Jouve. Cette version, déjà parue chez GLM en 1939, ainsi que dans le cadre du numéro spécial de Fontaine « De la poésie comme exercice spirituel » de mars-avril 1942, sera encore reprise par les éditons Charlot dans la « Collection Fontaine » en 1943. Dans le même numéro paraissent deux textes de Kafka traduits par Jean Starobinski et qui sont parmi les premières traductions du jeune critique : « La muraille de Chine » et « A cheval sur le seau à charbon ». Ils sont précédés d’une étude sur l’œuvre de l’auteur elle aussi signée par Starobinski. L’année 1943 se clôt sur la publication d’extraits des notes autobiographiques de l’auteur autrichien Hugo von Hofmannsthal, intitulées Ad me ipsum, dans une traduction de Germaine de Tonnac-Villeneuve.

Ce survol des traductions parues en 1943 suscite plusieurs observations. D’une part, il laisse transparaître l’intérêt du comité pour la dimension spirituelle de la poésie, une dimension présente à la fois dans les poèmes de Sainte-Thérèse, dans le texte de T.S. Eliot et dans les extraits de Ad me ipsum de Hofmannsthal. Dans le texte qu’il consacre à la poésie de l’évènement dans le premier numéro de l’année, Jean Starobinski aborde le rapport entre « le moi du poète, l’évènement présent, et un troisième terme, divin ou surnaturel, en fonction duquel toute grande poésie acquiert son intensité »36 afin de tenter de cerner les contours d’une « nouvelle poésie née de l’évènement »37, qui chercherait à « élever l’évènement historique à la dignité d’évènement intérieur »38. L’expérience du poète est ainsi rapprochée de l’expérience spirituelle, puisque le poète doit intérioriser la tragédie afin de parvenir à une expression lyrique à la fois profondément personnelle et, pour cette raison même, universelle, de l’évènement. Ces considérations rappellent le dépassement de l’individualisme en faveur de la « personne » et la primauté du spirituel prônées par la pensée personnaliste d’Emmanuel Mounier, dont Marcel Raymond et Albert Béguin notamment s’étaient fait les relais en Suisse dans les années 193039. L’expérience et la création poétiques apparaissent dès lors comme indissociables d’un engagement éthique du poète et de considérations spirituelles et existentielles40. Les traductions publiées semblent avoir été retenues pour leur capacité à nourrir cette réflexion autour du rôle spirituel et existentiel de la poésie, soit parce que les textes eux-mêmes constituent une expression de cette réflexion, soit parce qu’ils se prêtent à être relus en ce sens. Dans l’étude sur Kafka qui précède ses traductions, Starobinski ne cherche ainsi pas à présenter l’auteur, déjà bien connu, aux lecteurs francophones, mais à proposer une relecture de Kafka à la lumière de la poésie de l’évènement.

Au-delà de leur signification pour le double engagement esthétique et moral du poète, certains textes sont également retenus pour le potentiel subversif de leur contenu. Que ce soit le martyre de St-Thomas chez Eliot ou la critique de la « Commanderie » dans La muraille de Chine de Kafka, il s’agit de textes dont la charge politique, passée inaperçue auprès de la censure en vertu de leur forme littéraire, aurait sans doute valu au comité une remise à l’ordre si elle s’était exprimée dans un article polémique. Si la critique de l’autorité contenue dans ces textes n’est pas directement dirigée contre les régimes fascistes en place, elle prend néanmoins une portée politique très explicite dans le contexte de l’Occupation. Cette actualisation du message est d’ailleurs avancée par Pierre Courthion comme l’un des critères de sélection des textes donnés en traduction. Ainsi, lorsque Jean-Rodolphe de Salis critique assez vertement le manque d’originalité dans le choix des traductions données la première année41, il lui répond par l’argument suivant :

Les textes d’Eliot, de Kafka, de Hofmannsthal parus dans « Lettres » n’y figuraient pas tellement à cause des auteurs déjà connus, qu’en raison de leur contenu. Ces textes nous ont paru avoir une signification pour l’heure présente.42

Par ailleurs, il faut souligner que le fait de publier des textes d’Eliot et de Kafka en 1943 constitue un acte politique non seulement en raison de leur contenu, mais également au vu de l’interdiction de vente dont ils font l’objet en France en vertu des listes Otto. Eliot tombe sous l’interdiction frappant les traductions de l’anglais et Kafka sous celle frappant les textes d’auteurs juifs.

Si l’impression générale d’un manque d’originalité dans le choix des auteurs étrangers peut néanmoins se comprendre à la vue des sommaires de 1943, il faut relever que cette année est également vouée à la préparation des deux numéros spéciaux de 1944, à savoir le numéro consacré aux poètes anglais et celui dédié à la poésie italienne. Le numéro anglais est le fruit d’une collaboration avec le British Council, dont le caractère inédit est souligné par Pierrette Courthion à l’intention de Jean-Rodolphe de Salis, afin de le rassurer :

Vous savez que nous avons la chance de recevoir de Londres, grâce à la démarche faite spécialement pour nous auprès du British Council par l’attaché de presse de la légation britannique, à peu près tout ce qui paraît actuellement en Angleterre comme poésie et écrits littéraires. Nous avons donc décidé de faire un choix dans cette jeune poésie, et de présenter à nos lecteurs dans notre premier numéro de 1944 une quinzaine de poèmes traduits, une ou deux proses, et la traduction intégrale d’un poème inédit et récent de T.S. Eliot, traduction qui serait faite par P. J. Jouve. Nous pensions consacrer à peu près le tiers de ce numéro à cette jeune littérature anglaise, le tout serait présenté par une étude de G. Cattaui. Nous sommes les seuls actuellement en Suisse à pouvoir donner une idée à peu près complète de ce que pensent et sentent les jeunes écrivains d’Outre-Manche.43

La traduction d’un poème « inédit et récent de T.S. Eliot » par Pierre-Jean Jouve ne se fera finalement pas, mais le premier numéro de 1944 présente néanmoins 12 poèmes d’auteurs britanniques (voir annexe 2), qui sont toutes des traductions inédites réalisées pour l’occasion par le couple Yvette et Georges Haldas44, à l’exception du poème de Dylan Thomas, « Crucifixion », traduit par Hélène Bokanowski pour Fontaine en 1942. Les traductions sont précédées d’un article de Georges Cattaui45 intitulé « Tendances de la poésie anglaise contemporaine »46 afin de les situer pour les lecteurs. Les textes retenus sont pour la plupart issus de deux recueils transmis à Pierrette Courthion par le British Council : « Poems of this War »47 et « Poetry in War Time »48. Parmi les textes retenus pour la revue, aucun des grands noms de l’époque comme Keith Douglas, mais de jeunes voire très jeunes poètes : Alex Comfort et Roy McFadden ont tout juste entamé leur vingtaine et leurs premiers poèmes viennent de paraître dans le recueil Three New Poets en 194249, tandis que Kathleen Raine, Theodore Roethke (qui est en fait américain) et Emanuel Litvinoff, plus âgés, en sont tous trois à leur premier recueil. La carrière de ces poètes viendra par la suite confirmer la sensibilité esthétique du comité, puisqu’à l’exception d’Alex Comfort, Margery Smith, et N.K. Cruickshank50, ils – et elle – feront tous l’objet d’une réception enthousiaste, bien que limitée aux cercles restreints de la poésie, et, dans certains cas, tardive. La qualité lyrique est donc assurée et la dimension spirituelle reste présente comme un fil rouge, mais dans le cas du numéro anglais, les traductions semblent avant tout répondre à la volonté de donner quelque chose « d’inédit et de nouveau » mentionnée par Pierrette Courthion dans sa lettre à de Salis, et d’affirmer le positionnement idéologique de la revue. Le choix de traduire depuis l’anglais et de publier des textes transmis par un organisme officiel britannique constitue en effet un message très clair, puisque la revue se fait ainsi en quelque sorte le relais de la propagande culturelle alliée. En 1942 encore, cette attitude lui aurait presque certainement valu des ennuis avec la censure suisse. En 1943 en revanche, ses interventions se font plus rares et les médias suisses prennent de plus en plus souvent et ouvertement position en faveur des alliés.

La direction du numéro italien est confiée par le comité à Gianfranco Contini. Ce dernier est alors professeur à l’université de Fribourg et fait déjà figure d’autorité dans le domaine de la philologie italienne et de la critique littéraire en Suisse et en Italie51. Pierre Courthion souligne d’ailleurs la renommée de Contini en ouverture du numéro, en le présentant comme « l’un des connaisseurs les plus objectifs des lettres italiennes »52. Le philologue s’occupe de la sélection des textes, de la coordination du travail des traducteurs, et de la relecture et la correction des traductions53. Comme pour le numéro anglais, les traductions sont introduites par un article présentant les textes du numéro aux lecteurs, article que l’on doit cette fois à Contini, et qui s’intitule « Introduction à l’étude de la littérature italienne contemporaine »54. Comme son titre et son volume (36 pages) l’indiquent, il s’agit d’un texte érudit, qui s’apparente à un cours ou une conférence universitaire. Contini s’y donne pour mission de faire connaître la poésie et la littérature contemporaine italiennes, restées selon lui « terra incognita aux yeux de l’étranger »55, à un public éduqué. Il renvoie dès le début du numéro aux limites d’un tel effort d’anthologie, en soulignant les nécessaires omissions et le « grossissement didactique des disproportions », qui fait des auteurs « plutôt des symptômes qu’eux-mêmes »56. Dans le sommaire, il fait ainsi se côtoyer des poètes antifascistes comme Elio Vittorini et Montale, et un Ungaretti, à la position plus ambiguë, puisqu’il est inscrit au parti fasciste ; des poètes célèbres (les mêmes Vittorini, Montale et Ungaretti, ainsi que S. Quasimodo) et des auteurs moins connus (Gatto, Bachelli et Cardarelli)57. Leur point commun réside dans le fait qu’ils sont pour la plupart considérés comme des représentants de l’hermétisme, mouvement littéraire qui voit le jour à Florence dans les années 1930 et qui revendique la dimension mystique de l’expérience poétique et où les poètes cherchent à toucher, à travers la parole, à l’essence même de l’existence. Parmi les traducteurs ayant contribué à ce numéro, on trouve Guglielmo Alberti, écrivain et critique littéraire engagé dans la lutte antifasciste et ami proche de Gianfranco Contini. Exilé comme lui à Fribourg, il contribue à la revue "Cultura e Azione" dirigée par Contini. Georges Cattaui proche des cercles intellectuels italiens de Fribourg, assure la traduction de deux textes, tout comme Pierre-Jean Jouve, auquel sont confiées les traductions des deux poètes les plus célèbres du numéro, à savoir Ungaretti et Montale.

Le numéro italien est donc conçu par un spécialiste qui s’entoure de collaborateurs de confiance et de renom. Il répond à la volonté de faire connaître la littérature italienne de l’époque et se situe dans le prolongement des échanges littéraires franco-italiens fructueux des années 1930, dont l’hermétisme est en partie le produit. Quelques un des auteurs présents aux sommaires de Lettres ont d’ailleurs été les acteurs de cet échange : les traductions d’Ungaretti signées Pierre-Jean Jouve sont celles qui avaient paru à la NRF en 193158, alors qu’Ungaretti, longtemps installé à Paris, a notamment traduit Paulhan et Saint-John Perse en italien59, ainsi que Mallarmé et le poète espagnol Góngora, traduit comme nous l’avons vu par Pierre-Jean Jouve et paru dans le premier numéro de la revue.

À l’inverse des traductions présentées, les traductions absentes sont elles aussi parlantes : la revue ne publie aucune traduction d’un auteur allemand avant la Libération. Même au-delà, il faut attendre 1946 pour trouver une traduction de Hölderlin, qui jouit pourtant d’un grand succès dans les milieux de la Résistance60. Au contraire de ce qui se passe en France, où la réception de textes allemands semble connaître une réelle continuité sous l’Occupation61, le comité de Lettres écarte les auteurs allemands de ses sommaires, intègre quelques textes très critiques à l’égard de l’Allemagne et de la culture allemande en général62, et fait la part belle aux articles exaltant la France63. Si Kafka et Hofmannsthal, sont présents, c’est en tant que représentants de peuples opprimés par les Allemands. Même l’année Hölderlin ne peut rien y changer, puisque le seul texte toléré à cette occasion est un poème de Pierre Emmanuel intitulé « A Hölderlin »64. La conscience de faire partie des « épargnés », semble contribuer à susciter un besoin plus marqué d’afficher sa loyauté et il ne s’agit sans doute pas d’un hasard si l’une des autres revues à avoir renoncé à la publication d’auteurs allemands durant la guerre était les Lettres françaises à Buenos Aires. Dans le cas d’une revue suisse, les arrangements des autorités du pays avec l’Allemagne auront également poussé les intellectuels engagés dans la lutte contre le fascisme à se démarquer très clairement de l’attitude de leur gouvernement.

Les textes traduits revêtent donc une triple mission au sein de la revue Lettres. Ils nourrissent une réflexion à la fois esthétique et éthique autour du rôle de la poésie et du poète au sein de la société, ils permettent au comité d’afficher nettement ses positions politiques, et ils participent d’un engagement intellectuel en faveur d’une Suisse et d’une Europe fondées sur le dialogue culturel et artistique.

3.  La revue Lettres comme relais traductif

Si les traductions publiées dans la revue connaissent une réception au-delà de la seule Suisse romande, c’est que Lettres s’insère dans un vaste réseau franco-suisse de circulation de littérature résistante65. Le comité de la revue reçoit des textes de Pierre Emmanuel, de Guy Lévis Mano, et d’autres poètes français, notamment Eluard et Michaux, par l’entremise de Pierre Seghers. Ces textes sont publiés dans la revue, et certains paraissent ensuite chez des éditeurs suisses. Le comité de Lettres est ainsi en contact étroit avec Albert Béguin et ses « Cahiers du Rhône » – où paraissent, nous l’avons vu, les traductions d’Eliot et de Gassol données dans la revue, ainsi que bon nombre d’auteurs résistants – et bénéficie d’un débouché éditorial direct avec la collection le « Cri de la France » que Pierre Courthion dirige à la LUF. Une fois les manuscrits et les traductions publiés, il s’agit de faire passer les livres et les revues en France et au-delà. Dans ses mémoires au sujet des éditions des Trois Collines, François Lachenal revient sur cette fonction de plaque tournante qu’assurait alors la Suisse romande, en soulignant particulièrement le rôle de la traduction dans ces échanges :

Non seulement l’importation de livres en France était soumise à la censure et les envois en zone nord impossibles, mais les autorités allemandes avaient durement frappé l’édition française : on se souvient des quatre listes successives – celle dite Bernhard, en août 1940, et les listes Otto 1, 2, puis 3 en mai 1943 – listes, rappelons-le, établies avec l’agrément des éditeurs français et interdisant la publication de centaines de livres, la vente d’ouvrages en anglais, polonais, russe ainsi que leurs traductions, et, bien évidemment, tous les textes d’auteurs juifs. On devait donc tout tenter pour faire passer en Suisse des manuscrits qui ne pouvaient être édités en France. En retour, il fallait transporter les volumes imprimés vers la France et les faire circuler.66

François Lachenal, cofondateur de la revue politique et littéraire Traits, est également diplomate attaché à la représentation suisse à Vichy. Cette position lui permet de faire passer des manuscrits en Suisse, et de faire circuler les textes publiés en France. La correspondance entre Seghers et Pierrette Courthion nous apprend que Lachenal s’est entre autres chargé à plusieurs reprises d’acheminer Lettres en France. Cette distribution officieuse fonctionne dès 1943, grâce à Lachenal et à Seghers, qui propose dès l’été à Pierrette de faire parvenir quelques exemplaires à Paris. En automne de la même année, il lui confirme ainsi :

La revue est chez Jean Paulhan et chez Eluard. Tout Paris va donc la connaître, et on vous félicite à l’envie. Il faudrait que je reçoive au moins 6 ex. de chaque n°, pour SP régulier à Eluard-Paulhan-Louis-Sartre-Lescure (groupe Messages)-Malraux. Il faut que votre effort pour la poésie soit mieux connu, vous pouvez compter sur mon concours amical. Paulhan va collecter des textes pour vous.67

Une petite partie des 600 exemplaires68 de Lettres est donc reçue et lue jusqu’à Paris en 1943 déjà, avant même le début de sa distribution officielle. Les démarches entreprises par Pierrette en ce sens n’aboutissent en effet qu’en novembre 1944, et le prix en Francs français n’apparaîtra sur la couverture en Francs français qu’à partir de l’année 1945. Mais la revue circule parmi les cercles initiés bien avant cette date. Elle fait l’objet d’une réception positive69, et les traductions sont particulièrement remarquées : Maurice Chappaz mentionne qu’il a tout aimé du premier numéro, et « … plus particulièrement Haldas et les traductions de Góngora »70, tandis qu’Alex Comfort, l’un des auteurs anglais publiés dans le numéro spécial, félicite Pierre Courthion pour la qualité des traductions de l’anglais71. Pierre Seghers, dans son compte-rendu au sujet de la première année de Lettres, relève notamment le texte d’Eliot « … dans l’excellente traduction due à Henri Fluchère… », la Glose de Ste-Thérèse d’Avila, « … traduite (et comment) par R. Simond et Pierre-Jean Jouve… », et la « pénétrante étude » de Starobinski sur Kafka72. Guy Lévis Mano quant à lui, fait part de son impression aux Courthion depuis sa prison, et relève lui aussi les textes de Kafka : « L’esprit de la revue me plait beaucoup – c’est vivant et actuel – Et j’ai aimé ce rappel de Kafka – Et en plus le plaisir perdu un peu pour moi – de feuilleter des pages bien présentées et imprimées »73.

En plus de compliments ou de remerciements pour certaines traductions, les Courthion reçoivent des suggestions spontanées de traductions en vue de futurs numéros – notamment de la part de Georges Cattaui, qui avance en novembre 1945 l’idée d’un numéro irlandais –, ainsi que la demande d’intercéder auprès d’un éditeur en faveur de la traduction d’un ouvrage sur la musique.

La fonction de relais traductif de Lettres est donc reconnue par ses contemporains dès la fin de la première année de parution de la revue, et à plus forte raison après la parution des deux numéros spéciaux consacrés respectivement à l’Angleterre et à l’Italie. À un moment où les régimes voisins tentent d’exercer leur contrôle sur les échanges littéraires et culturels, le choix de publier des traductions devient un acte de résistance, un « acte de refus » du totalitarisme au même titre que la publication de textes clandestins. En lançant une revue de poésie à vocation « internationale »74 en 1943, il ne s’agit pas uniquement de combler le vide éditorial laissé par Paris, mais de recréer, en partie du moins, l’espace cosmopolite de dialogue et d’émulation artistique qu’offrait la ville aux artistes et intellectuels de tous horizons et de s’opposer aux doctrines uniques. La création de Lettres répond ainsi à l’ambition de relancer le dialogue artistique européen et, nous l’avons vu, de préparer l’après-guerre en amorçant une réflexion commune autour des fondements intellectuels, artistiques et sociétaux à donner à l’Europe à venir. L’entreprise s’inscrit dans la continuité d’une fonction de refuge éditorial, que la Suisse avait déjà revêtue à la fin du XIXe siècle pour les réfugiés politiques allemands et italiens75 et dans une tradition humaniste, revendiquée par ses acteurs, qui se trouvera par la suite au fondement des Rencontres internationales de Genève, lancées après la guerre et dans lesquelles plusieurs des intellectuels impliqués dans Lettres auront un rôle à jouer – notamment Marcel Raymond, Jean-Rodolphe de Salis et François Lachenal.

Enfin, il faut souligner que le succès de la revue Lettres et de son rôle en tant que « relais traductif » doit davantage à la spécificité du moment historique qui l’a vue naître, à la position politique et géographique particulière du pays ainsi qu’à l’engagement de certains acteurs individuels, qu’à la configuration plurilingue du pays et à une hypothétique « tradition » de la traduction. En revanche, l’idéal d’une Suisse gardienne de valeurs humanistes et carrefour international des idées que des revues comme Lettres ont contribué à nourrir, revêt, aujourd’hui encore, un rôle central dans la place importante occupée par la traduction littéraire dans le pays.

Bibliography

Fonds d’archives

Bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne (BCU)

Revue Lettres (1943-1947), Genève, années 1943-1947.

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Jouve, Pierre-Jean à von Salis, Jean Rudolf. Correspondance, 1942.

Archives de l’État du Valais

Maurice Troillet, 6. Correspondance Adressée à Maurice Troillet : Pierre et Pierrette Courthion

Ms. Litt., 2. Correspondance de La Revue ‘Lettres’, à Genève : 111 Lettres adressées à Madame Pierrette Courthion, Fondatrice de la revue et rédactrice en chef, et à son mari Pierre Courthion, 1942-1947.

Ms. Litt., 69/1. Correspondance adressée à Pierre Courthion et à sa famille, à Paris et ailleurs, par Maurice Chappaz, écrivain. Lettres, Cartes postales illustrées.

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Autres ressources

Dictionnaire historique de la Suisse (DHS), version en ligne, http://www.hls-dhs-dss.ch

Catalogue général en ligne de la Bibliothèque nationale de France, http://catalogue.bnf.fr

Base de données en ligne de la Bibliothèque nationale de France, http://data.bnf.fr

Catalogue collectif du réseau des bibliothèques de Suisse occidentale (rero), https://bib.rero.ch/

Catalogue général des éditions GLM, accessible en ligne, http://www.guylevismano.com

Répertoire des sommaires de la revue Fontaine, accessible en ligne, http://www.revues-litteraires.com

Appendix

Annexe 1 – Sommaires de l’année 1943

Lettres n°1

Sonnets

Don Luis de Góngora y Argote

Trad. par Rolland-Simon et Pierre-Jean Jouve

Introduction à la poésie de l’évènement

Jean Starobinski

Repos du voyageur

L’Ange

Pierre Emmanuel

Jean Arthur Rimbaud

Pierre-Jean Jouve

Œuvre Peinte de Balthus

(hors texte)

Maison divine

Georges Haldas

Mensonge de la sérénité

L’Isaïe sculpté de Souillac

Pierre Courthion

Trois poèmes

Claude Aubert

Poèmes

Aloys Bataillard

Nécessité d’une musique contemporaine

Frank Martin

Notes

Lettres n°2

Les Saintes-Maries-de-la-Mer

À une Soie

Pierre-Jean Jouve

Captif de ton jour et captif de ta nuit

Jean Garamond

Lettre de femme

Anonyme

Rousseau et la figure de l’amour

Marcel Raymond

Icare

Marc Eigeldinger

Dessin de René Auberjonois

(hors texte)

Je continue d’errer

Maurice Chappaz

Fleurs

Ventura Gassol

Meurtre dans la cathédrale

T.S. Eliot, trad. par Henri Fluchère

Notes

Lettres n° 3

La France debout

Pierre Courthion

Deux Journées de Paris

Jean-Rodolphe de Salis

Complainte

Chrétien de Troyes

Chants de la Liberté

Pierre-Jean Jouve

À Hölderlin

Pierre Emmanuel

Léon Bloy

Albert Béguin

L’étranger

Daniel Simond

Le nouveau jour

Yves Brainville

Mallarmé et les mystiques

Georges Cattaui

Lettres n°4

Glose

Sainte Thérèse d’Avila, trad. de Rolland-Simon et Pierre-Jean Jouve

Critique de la poésie

Paul Eluard

Un temps de la vie

Province avenir

Georges Haldas

Cantique à l’Ève future

Jean Vogel

Noir sur noir

Paul Alexandre

Avec sa vérité

Pierre Seghers

Aubretia

Ventura Gassol

Poèmes

Anne Perrier

Soir/Gratter la terre/La bouteille

Claude Aubert

Figure de Franz Kafka

Jean Starobinski

La muraille de Chine/A cheval sur le seau à charbon

Franz Kafka, trad. de Jean Starobinski

Lettres n°5

Quatre textes de Pierre-Jean Jouve

Delacroix (essai)

Pierre-Jean Jouve

Les Allées/Ah bien sombre…

Pierre-Jean Jouve

Le Pape et l’Hétaire

Pierre-Jean Jouve

Le Progrès d’une œuvre

Georges Haldas

Paradis perdus

Louis Parrot

Lettres n° 6

Différence

Gustave Roud

Ad me ipsum

Hugo von Hofmannsthal, trad. de Geneviève de Tonnac-Villeneuve

Variations

Clarisse Francillon

Gabe, Médore et Véra

Maurice Chappaz

Ils…

Paul Eluard

Jour nuit soleil et arbres

Jean Tardieu

Le silence

Pierre Seghers

Mai 1940

Jean-Rodolphe de Salis

Annexe 2 – Traductions parues dans la revue Lettres

Auteur

Titre de la traduction

Traducteur (s)

 

1943

N°1

Don Luis de Góngora y Argote

Sonnets

Rolland-Simon et Pierre-Jean Jouve

 

1943

N°2

T.S. Eliot

Meurtre dans la Cathédrale

Henri Fluchère

Ventura Gassol

Fleurs

Ventura Gassol

 

1943

N°3

-

-

-

 

1943

N°4

Sainte Thérèse d’Avila

Glose

Rolland-Simon et Pierre-Jean Jouve

Franz Kafka

La Muraille de Chine

Jean Starobinski

À Cheval sur le Seau à Charbon

 

1943

N°5 (octobre)

-

-

-

 

1943

N°6

Hugo von Hoffmannsthal

Ad me ipsum

G. de Tonnac-Villeneuve

 

1944

N°1 (n° anglais)

Kathleen Raine

Angélus

Yvette et Georges Haldas

Théodore Roethke

Élégie

Idem

Emmanuel Litvinoff

Cela seulement Seigneur

Idem

Clive Samson

Vacances de septembre

Idem

Roy McFadden

Poème de ce temps

Idem

N.K. Cruickshank

Portrait

Idem

Margery Smith

Paix

Idem

Dylan Thomas

Crucifixion

Hélène Bokanowski

Alex Comfort

Peur de la Terre

Yvette et Georges Haldas

Cave

L’Atoll spirituel

Alex Comfort

Pour dormir maintenant

Ventura Gassol et Claude Wild

 

1944

N°2

T.S. Eliot

East Coker

Roger Montandon

 

1944

N°3

Heinrich Wölfflin

Classique et Baroque

Claire et Marcel Raymond

Gertrude Stein

Est morte

Baronne d’Aiguy

 

1944

N°4 (n° italien)

Umberto Saba

Fruits – Légumes

Guglielmo Alberti

Aldo Palazzeschi

Les Deux Roses

Jean Vogel

Dino Campana

Chant de Ténèbre – Images du Voyage et de la Montagne

Armand et Béatrice Mastrangelo

Vincenzo Cardarelli

Été – Passage Nocturne

Guglielmo Alberti

Giuseppe Ungaretti

La Mort méditée (Chants V et VI)

Pierre-Jean Jouve

Riccardo Bachelli

« Anno Nuovo »

Guglielmo Alberti

Eugenio Montale

Correspondances – Bateaux sur la Marne – La Maison des Douaniers – L’Arche

Pierre-Jean Jouve et Alberto Vigevani, Pierre Courthion et Silvio d’Arco Avalle, Gilberto Rossa

Salvatore Quasimodo

Cavales des Volcans et des Lunes

Georges Cattaui

Sandro Penna

Fantaisie pour un Début de Printemps

Guglielmo Alberti

Alfonso Gatto

Oubli

Jean Vogel

Mario Luzi

Patio

Georges Cattaui

Elio Vittorini

Nom et Larmes

Armand et Béatrice Mastrangelo

 

1944

N°5

-

-

-

 

1944

N°6

Antonio Machado

Deux Poèmes Castillans

Ventura Gassol

Elio Vittorini

Solo de Radio

Jean Rousset

 

1945

N°1

Franz Kafka

Le Retour au Foyer – Le Pont

Jean Starobinski

 

1945

N°2

Gabriela Mistral

Boire – L’étrangère

Roger Caillois

Pablo Neruda

Barcarolle – Seule la mort

Nathalie Monauprince

Delmira Agustini

L’Ineffable

Ventura Gassol

 

1945

N°3

Eugenio Montale

Dora Markus – Eastbourne – L’orage

Silvio d’Arco Avalle, S. Hotelier

Henry Miller

Vive la France

Jeanne-Marie Rivet

 

1945

N°4 (n° autrichien)

Paul Klee

Fragment d’un « Journal »

Jean Rousset

Catharina Regina von Greiffenberg

Pour le Repos de la Nuit

Jean Rousset

Franz Grillparzer

La conception française en littérature

Jean Hutter

Rainer Maria Rilke

Sur l’Allemagne, échange de lettres avec Lisa Heise

Jean Rousset

Hugo von Hofmannsthal

Rencontres à Venise

Jean Starobinski

Adalbert Stifter

Éclipse totale sur Vienne

Jean-Jacques Majal

Soyfer Jura

Camps de concentration

Alfred Frisch, Pierre Courthion

Adolf Unger

Poèmes de captivité

Jean Rousset

Robert Musil

Trop de gaité

Jean Rousset

Georg Trakl

Poèmes

Jean Rousset

Jacob Haringer

La fenêtre

Jean Rousset

Johann Nestroy

Aphorismes

Jean Rousset

Karl Kraus

Apocalypse

J.S. (Jean Starobinski?)

 

1945

N°5

Dylan Thomas

Poème en Octobre

Hélène Bokanowski

Elio Vittorini

Les Hommes et les Autres (fragment)

Armand et Béatrice Mastrangelo

 

1945

N°6

-

-

-

 

1946

N°1

Friedrich Hölderlin

La Migration

Gustave Roud

 

1946

N°2

Federico Garcia Lorca

Noël sur l’Hudson

Guy Levis Mano

Eugenio Montale

Le Balcon – Réjouis-toi si le vent – Presque une phantaisie

Georges Brazzola

 

1946

N°3

W.B. Yeats

L’indien parle a son amour – L’ile lacustre d’Innisfree – L’Aube – Le Grand testament

Georges Cattaui, Hélène Bokanowski

Alexandre Chiriaewetz

Le glossaire paysan

Hélène Tateosoff

 

1946

N°4

César Vallejo

Hymne aux volontaires de la République

Guy Lévis Mano

Ben Jafacha, Abu Salt Umayya, Ben Abi-l-Haytam, Ben Said al Magribi

Quatre poèmes arabo-andalous

Ventura Gassol

 

1947

 

Pas indiqué

Hymne véridique à Pouroucha (L’homme)

W. Borgeaud

Lewis Carroll

La chasse au Snark (extraits)

Florence Gilliam, Guy Levis Mano

Notes

1  Celui-ci avait publié en 1914 un manifeste pacifiste portant le titre « Au-dessus de la mêlée » dans le Journal de Genève. Rolland, Romain, « Au-dessus de la mêlée », Journal de Genève, 22 septembre 1914.

2  Pour reprendre la définition proposée par Olivier Cariguel. Cf. Olivier Cariguel, « Panorama et typologie des revues légales françaises sous l’Occupation » in La revue des revues, no. 24, 1997, p. 14.

3  Pour les informations sur la vie et l’œuvre de Pierre Courthion, cf. Pierre Courthion, D'une palette à l'autre : mémoires d'un critique d'art, Genève, La Baconnière, 2004, et Bernard Wyder, « Courthion, Pierre », in Dictionnaire Historique de la Suisse, 16.03.2004, accessible en ligne, http://www.hls-dhs-dss.ch, dernière consultation le 04.09.2018.

4  Pierre Courthion, op. cit., p. 49-119.

5  Pendant ses années parisiennes paraissent ainsi : L’évolution de l’art moderne, Paris, C. Bernard, 1925 ; La vie de Delacroix, Paris, Gallimard, 1927 ; Panorama de la peinture française contemporaine, Paris, S. Kra, 1927 ; Nicolas Poussin, Paris, Plon, 1929 ; Giorgio de Chiricco, Anvers, Sélection, 1929 ; Courbet, Paris, Floury, 1931 ; Claude Gellée dit Le Lorrain, Paris, Floury, 1932 ; Gargallo : sculptures et dessins, Paris, A. Skira, 1937 ; David, Ingres, Gros, Géricault, Paris, A. Skira, 1940.

6  Catalogue général des éditions GLM, accessible en ligne, http://www.guylevismano.com

7 Conférences lors desquelles il donne à entendre les textes de Péguy, Eluard, Aragon et Saint-John-Perse. Cf. Pierre Courthion, op. cit., p. 140.

8 Ibid., p. 141-142.

9 Ibid., p. 146.

10 Jean-Rodolphe de Salis (1901-1996). D’origine suisse-allemande, il poursuit une bonne partie de ses études d’histoire à l’étranger, à Montpellier et Berlin entre autres, avant de soutenir une thèse à la Sorbonne en 1932. Il est également correspondant de divers journaux suisses à Paris, et, à partir de 1940, il présente à la radio une chronique sur l’évolution du monde en guerre, la « Weltchronik », ce qui lui vaut le surnom de « voix de la nation ». Après la guerre, il s’engage pour une ouverture de la Suisse vers l’Europe et l’ONU, participe aux Rencontres internationales de Genève et assure la présidence de la fondation suisse pour la culture Pro Helvetia. Cf. Sibylle Birrer, « Salis, Jean-Rodolphe de » in Dictionnaire Historique de la Suisse, version en ligne.

11 Marcel Raymond (1987-1981), critique et professeur d’université genevois. Après des études à Genève et à Paris, où il soutient en 1927 une thèse intitulée « L’influence de Ronsard sur la poésie française », il enseigne dans plusieurs universités en Allemagne, à Bâle et à Genève. Spécialiste de Rousseau, il s’est également beaucoup intéressé à la poésie, ainsi qu’aux relations entre littérature et spiritualité. Il compte parmi les plus grands critiques de la littérature française au XXe siècle. Cf. Arnaud Tripet, « Raymond, Marcel », in Dictionnaire Historique de la Suisse, version en ligne, consultée le 03.08.2018, http://www.hls-dhs-dss.chF16158.php

12 Pour une analyse détaillée de la fonction de relais éditorial de la Suisse romande durant la Seconde Guerre, voir Alain Clavien, Hervé Gullotti et Pierre Marti, “La province n’est plus la province” : Les relations culturelles franco-suisses à l’épreuve de la Seconde Guerre mondiale (1935-1950), Lausanne, Antipodes, 2003 et Claude Hauser, Aux origines intellectuelles de la question jurassienne : culture et politique entre la France et la Suisse Romande (1910-1950), Courrendlin, Communication jurassienne et européenne (CJE), 1997.

13 Simon Roth et François Vallotton, « L’édition romande de 1920 à 1970 » in Histoire de la littérature en Suisse romande, Genève, Zoé, 2015, p. 775.

14 Véronique Papilloud, L’édition romande pendant la Deuxième Guerre mondiale, Fribourg, Mémoire de licence non publié (polycopié), 1991, citée par Simon Roth et François Vallotton, art. cit., note 9, p. 785.

15 Carte postale de Pierre Emmanuel à Pierrette Courthion, 16 avril 1943. Archives d’État du Valais, Ms. Litt. 2, 11, Pierre Emmanuel.

16 Pierre Courthion, op. cit., p. 145.

17 Roger Francillon, « La Suisse romande de la Seconde Guerre mondiale à la création du canton du Jura » in Roger Francillon (dir.), Histoire de la littérature en Suisse romande, Genève, Zoé, 2015, p. 763.

18 Ibid., p. 762.

19 Au sujet de la censure en Suisse, voir p. ex. Alain Clavien et al., op. cit., p. 88 à 94.

20 Roger Francillon, art. cit., p. 763.

21 Clavien livre l’exemple frappant de la Gazette de Lausanne, qui suit jusqu’en automne 1942 une ligne pétainiste nette, pour ensuite changer de ton et exprimer ouvertement son soutien à de Gaulle, sous la plume du journaliste Raymond Silva. Cf. Alain Clavien et al., op. cit., p. 100-108.

22 La « Bundespolizei », ou Police fédérale en français, chargée du maintien de la sûreté intérieure et extérieure du pays et, pendant la guerre, de surveiller les « agents provocateurs » susceptibles de menacer cette sûreté. Cf. Therese Berger Steffen et Martin Keller, « Police fédérale », in Dictionnaire historique de la Suisse, version en ligne, consultée le 01.08.2018. http://www.hls-dhs-dss.ch

23 « Histoire de la revue Traits », in Traits, 1945/6.

24 Cariguel compte en effet peu de nouvelles publications après 1941. Cf. Olivier Cariguel, art. cit., p. 11.

25 Lettre de Pierre Emmanuel à Pierrette Courthion, 19 mars 1943. Archives d’État du Valais, Ms. Litt. 2, 11, Pierre Emmanuel.

26 Lettre de Jean-Rodolphe de Salis à Pierre et Pierrette Courthion, 9 novembre 1943. Archives d’État du Valais Ms Litt 2, 27, Jean-Rodolphe de Salis.

27 « Un homme qui vivait couché sur un banc » paraît sous le nom de « Pierre » Chappaz dans la revue Suisse Romande en janvier 1940 et est primé par cette revue. C’est ensuite par l’entremise de Gustave Roud, enthousiasmé par le talent du jeune poète, que Chappaz peut publier dans la revue Lettres. Lettre de Gustave Roud à Pierrette Courthion, 31 août 1943. Archives d’État du Valais, Ms. Litt. 2, 25, Gustave Roud.

28  Répertoire des sommaires de la revue Fontaine, accessible en ligne http://www.revues-litteraires.com, consulté le 04.09.2018.

29 Don Luis Góngora y Argote, Trente sonnets, trad. par Guy Lévis Mano, Paris, éd. GLM, 1959.

30 Lettre de Ventura Gassol à Pierre Courthion, 2 décembre 1942. Archives d’État du Valais, Ms. Litt. 2, 12, Ventura Gassol.

31 Ils ne sont pas signalés comme des traductions dans la revue, mais la publication dont ils font l’objet aux Cahiers du Rhône en septembre 1943, est répertoriée comme une traduction du catalan dans le catalogue de la Bibliothèque universitaire cantonale. Dans le livre, on ne trouve aucune information à ce sujet, si ce n’est le premier poème, « Les tombeaux flamboyants » qui fait office d’incipit et est donné en catalan et en français. Ventura Gassol, Fleurs, Neuchâtel, 1943 (Cahiers du Rhône, série rouge).

32 Lettre de Pierrette Courthion à Jean-Rodolphe de Salis, 4 décembre 1942. Archives littéraires suisses, Jouve, Pierre-Jean à von Salis, Jean Rudolf. Correspondance, 1942, JRS B-2-JOU, XVII.

33 Lettre de Pierrette Courthion à Jean-Rodolphe de Salis, 22 janvier 1943. Archives littéraires suisses, Jouve, Pierre-Jean à von Salis, Jean Rudolf. Correspondance, 1942, JRS B-2-JOU, XVIII. Le sommaire du deuxième numéro tiendra ses promesses, puisqu’il contiendra outre les poèmes de Gassol, le poème « A une soie » de Jouve et un texte de Guy Lévis Mano intitulé « Captif de ton jour et captif de ta nuit ».

34 Olivier Cariguel, Les Cahiers du Rhône dans la guerre (1941-1945) : la résistance du “glaive de l’esprit”, Fribourg, Chaire d’histoire contemporaine de l’Université de Fribourg, 1999 (Aux sources du temps présent, vol. 4), annexe « Liste des Cahiers du Rhône de 1941 à 1945 », p. 167-169.

35 « La traduction de Murder in the Cathedral (Meurtre dans la cathédrale) par Henri Fluchère, revue et autorisée par l’Auteur (sic), paraîtra intégralement dans la Collection des Cahiers du Rhône », cf. « Notes », in Lettres, 1943/2, p. 66.

36 Jean Starobinski, « Introduction à la poésie de l’évènement », Lettres, 1943/1, p. 13.

37 Ibid., p. 14.

38 Ibid., p. 18.

39 Alain Clavien et al., op. cit., p. 54-59.

40 En ce sens, l’« Introduction à la poésie de l’évènement » semble annoncer dans les grandes lignes le texte « La poésie de la présence » que Béguin fera paraître en 1957. Cf. Marion Graf, « La poésie en Suisse romande », in Roger Francillon (dir.), Histoire de la littérature en Suisse romande, Genève, Zoé, 2015, p. 813.

41 « …en ce qui concerne par exemple les Allemands, vous avez présenté des hommes d’avant-hier, très connus, Kafka et Hofmannsthal, et un Anglais de la même génération, Eliot » Lettre de Jean-Rodolphe de Salis à Pierrette, 09.01.1944. Archives littéraires suisses, Pierre-Jean Jouve à Jean Rudolf von Salis. Correspondance, 1942, JRS B-2-JOU, XVIII.

42 Lettre de Pierre Courthion à Jean-Rodolphe de Salis, 14.01.1944. Archives littéraires suisses, Jouve, Pierre-Jean à von Salis, Jean Rudolf. Correspondance, 1942, JRS B-2-JOU, XVIII.

43 Lettre de Pierrette Courthion à Jean-Rodolphe de Salis, 10.01.1944. Archives littéraires suisses, Pierre-Jean Jouve à Jean Rudolf von Salis. Correspondance, 1942, JRS B-2-JOU, XVIII.

44 Georges Haldas (1917-2010) est diplômé en Lettres de l’université de Genève. Précepteur, journaliste et libraire, auteur de nombreuses chroniques et études littéraires, il travaille entre autres pour les éditions de la Baconnière et pour les éditions Rencontre, et s’investira dans les Rencontres internationales de Genève qui naissent à l’issue de la guerre. Il est également traducteur et a traduit entre autres Anacréon, Catulle et Umberto Saba. Il publie de la poésie, mais c’est la chronique qui fera sa réputation et son succès, et qui lui vaudra plusieurs prix littéraires. Cf. Claude Frochaux, « Haldas, Georges », in Dictionnaire Historique de la Suisse, version en ligne, consultée le 01.08.2018, http://www.hls-dhs-dss.ch

45 Georges Cattaui (1896-1974) est originaire d’une grande famille juive égyptienne. Il est diplômé en droit et en sciences politiques, diplomate, écrivain et essayiste. Il est notamment l’auteur d’études critiques sur Proust et sur T.S. Eliot, et publie, en 1945, la première biographie du Général de Gaulle, aux éditions Aux Portes de France à Porrentruy. Il obtient la nationalité française après la guerre. Cf. Olivier Cariguel, op. cit., p. 171.

46 Georges Cattaui, « Tendances de la poésie anglaise contemporaine », in Lettres, 1944/1, p. 33-51.

47 Patricia Leward et Colin Strang (dir.), « Poems of this War », Cambridge University Press, 1942.

48 M. J. Tambimuttu (dir.), Poetry in War Time, London, Faber and Faber, 1942.

49 Three New Poets, Grey Walls Press in 1942. Le troisième poète présenté dans ce recueil est Ian Seraillier. Peter Hobsbaum, « Roy McFadden. Obituary », in The Independant, 17 septembre 1999, accessible en ligne, https://www.independent.co.uk, (dernière consultation le 27.08.1018).

50 Alex Comfort restera plus célèbre pour son ouvrage The Joy of Sex que pour sa poésie. Quant aux deux autres, nous n’avons pas trouvé d’informations à leur sujet et leur trace semble se perdre après la guerre.

51 L’anthologie qui fera sa renommée en France, Italie magique, paraît aux Portes de France à Paris en 1946, avec des textes choisis par G. Contini et traduits par Hélène Breuleux.

52 Cf. « Avertissement » en début de numéro, Lettres, 1944/4, p. 5.

53 Lettre de Gianfranco Contini à Pierre Courthion, 30 juillet 1944. Archives d’État du Valais, Ms Litt 2, 10, Gianfranco Contini.

54 Gianfranco Contini, « Introduction à l’étude de la littérature italienne contemporaine », Lettres, 1944/4, p. 11-47.

55 Ibid., p. 11.

56 Idem.

57 Nous tenons ici à remercier le Prof. Niccolò Scaffai de l’Université de Lausanne, spécialiste de la littérature italienne du XXe siècle, pour son aide et pour les informations fournies au sujet des auteurs présents au sommaire du numéro italien.

58 Cf. « Notice bibliographique », Lettres, 1944/4, p. 89-90.

59 Idem. Un certain T.S. Eliot s’est par ailleurs chargé de traduire St-John Perse en anglais…

60 À ce sujet, voir l’article d’Isabelle Kalinowski, « Les limites du champ littéraire national : l’exemple de la réception de Hölderlin en France sous l’Occupation (1939-1945) », in Michael Einfalt et Joseph Jurt (dir.), Le texte et le contexte. Analyses du champ littéraire français (XIXe-XXe siècle), Berlin, A. Spitz, 2002, p. 275‑300.

61 Cf. Isabelle Kalinowski, art. cit, mais aussi, Alexis Tautou « Traduire et éditer Rainer Maria Rilke sous l’Occupation », in Christine Lombez (dir.), Traducteurs dans l’histoire, traducteurs en guerre, Atlantide, n°5, 2016, p. 43-64 et Christine Lombez, « D’une anthologie à l’autre : que transmettre de la poésie allemande en français pendant/ après l’Occupation ? », in Ève de Dampierre, Anne-Laure Metzger, Vérane Partensky et Isabelle Poulin (dir.), Traduction et partages. Que pensons-nous devoir transmettre ?, Bordeaux, Université Bordeaux Montaigne, 2012, p. 179-89.

62 On trouve dans le numéro autrichien des extraits de textes très soigneusement sélectionnés de Grillparzer et Rilke où le premier établit la supériorité de la France sur l’Allemagne en matière de culture, et le second accuse l’Allemagne de ne pas s’être assez complètement repentie après la débâcle de la 1re Guerre. Cf. Franz Grillparzer, « La conception française en littérature », et Rainer Maria Rilke, « Sur l’Allemagne. Échange de lettres avec Lisa Heise », Lettres, 1945/4, p. 58-67.

63 Pierre Courthion, « La France debout », Lettres, 1943/3.

64 Lettres, 1943/3.

65 Ces réseaux ont été mis en évidence dans les travaux d’Olivier Cariguel, Alain Clavien et Claude Hauser entre autres.

66 François Lachenal, Éditions Des Trois Collines. Genève-Paris, Paris, IMEC Éditions, 1995, (L’Édition Contemporaine), p. 24.

67 Lettre de Pierre Seghers à Pierrette Courthion, non datée, mais probablement de la fin de l’été ou du début de l’automne 1943, puisque Seghers mentionne qu’il revient de Paris où il a amené les 3 premiers numéros de Lettres et qu’il transmet par le même courrier un poème d’Eluard, « Ils », qui paraîtra dans le dernier numéro de 1943. Archives d’État du Valais, Ms. Litt. 2, 28, Pierre Seghers.

68 Florence Bays mentionne un tirage de 600 exemplaires pour les numéros de l’année 1943, puis jusqu’à 2500 exemplaires pour certains numéros de 1944 et 1945, sans préciser lesquels. Selon ses chiffres, ce seraient même quelque 3000 exemplaires qui auraient été tirés pour le dernier numéro de 1945 consacré à Ramuz. Florence Bays, « La servitude abaisse les hommes jusqu'à s'en faire aimer ». « Lettres » (1943-1947) : une revue littéraire face aux événements, Fribourg, mémoire de licence non publié (polycopié), 2001, p. 42-43. D’après ces données, Lettres se situerait dès la deuxième année dans la catégorie des « Grandes revues littéraires à vocation institutionnelle » selon la typologie des revues résistantes proposée par Cariguel. Cf. Olivier Cariguel, art. cit., p. 12.

69 D’après ce que révèle la correspondance. Mais il n’est pas totalement exclu que ces retours positifs aient fait l’objet d’une sélection en vue de l’archivage, ou qu’ils répondent à la nécessité, pour les auteurs français, de s’assurer des débouchés de publication.

70 Lettre de Maurice Chappaz à Pierrette Courthion, 23 janvier 1943. Archives d’État du Valais, Ms. Litt. 2, 7, Maurice Chappaz.

71 Lettre d’Alex Comfort à Courthion, 21 juillet [1944]. Archives d’État du Valais, Ms. Litt. 2, 8, Alex Comfort.

72 Coupures de la critique publiée dans Poésie 43 au sujet de la première année de Lettres. Au dos d’un communiqué de presse non daté. Archives d’Etat du Valais, Ms Litt. 2, 28, Pierre Seghers.

73 Lettre de Guy Lévis Mano à Pierrette Courthion, non datée, tampon postal du 22 janvier 1944. Archives d’État du Valais, Ms. Litt. 2/16, Guy Lévis Mano.

74 Lettre de Jean-Rodolphe de Salis à Pierre et Pierrette Courthion, 9 novembre 1943. Archives d’État du Valais Ms Litt 2, 27, Jean-Rodolphe de Salis.

75 François Vallotton, « La Suisse, un modèle éditorial spécifique? », in Les mutations du livre et de l’édition dans le monde. Du XVIIIe siècle à l’an 2000, Presses de l’Université de Laval, Sainte-Foy, 2001, p. 283.

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Electronic reference

Stefanie Braendli, « Traduire depuis la suisse en 1943. Le cas de la revue genevoise Lettres », Atlantide [Online], 8 | 2018, uploaded on 01 December 2018, accessed on 09 October 2025. URL : https://atlantide.pergola-publications.fr/index.php?id=1062

Author

Stefanie Braendli

Doctorante au Centre de traduction littéraire (CTL) de l’Université de Lausanne, elle a étudié l’histoire, l’allemand et l’anglais et a suivi un programme de spécialisation en traduction littéraire. Depuis 2015, elle travaille à une thèse intitulée « Traduire et éditer en Suisse romande entre 1960 et aujourd’hui » (titre provisoire) sous la direction de la Prof. Irene Weber Henking, dans le cadre de laquelle elle examine l’apport des collections de littérature étrangère de quatre éditeurs suisses à l’histoire des traductions en langue française. Plusieurs de ses articles sont en cours de publication et devraient paraître courant 2019.

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